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Juste le temps d'une dernière cigarette
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Tourner les pages un peu poussièreuses d'une histoire qu'on vit depuis une éternité.

Il m'a encore appelée. Et derrière ses paroles quelque peu futiles je sentais sa voix qui se brisait à chaque silence. C'est mon meilleur ami malgré tout ce qu'il a pu faire, tout ce qu'il a pu dire, tout ce qu'il a pu me reprocher. Et je l'aime. Mais une barrière invisible s'est construite entre nous sans qu'on s'en aperçoive. Une barrière si placide qu'on ne réalise pas tout à fait ce qu'il se passe de l'autre côté. Elle parait si douce, cette barrière. Si tendre, si facile à oublier. Et pourtant, elle nous fixe de ses grands yeux de briques, elle nous chuchote des reproches qui nous font culpabiliser. Je dis que je l'aime mais je ne cherche plus à comprendre ce qu'il peut ressentir. Cependant lui ne cherche pas non plus à savoir ce que je suis, ce que je deviens. Alors on s'engouffre dans un puit sans issu.

J'y ai pensé toute la journée à cette barrière triste. Même pendant que Pierre fumait une dernière cigarette, qu'il la faisait rouler entre ses mains tiraillées par le froid. Une dernière cigarette avant la reprise des cours. Il m'a dit qu'il avait rien bossé, qu'il en avait marre de mentir, de vendre tous ces trucs illégaux. " Mais le fric tu comprends, le fric... "
Non, j'comprends pas. T'en as marre et tu continues dans la voie du vice. Y'a pas quelque chose qui ne tourne pas rond chez toi ?
" Mais j'aime ça ? "
" de quoi ? "
" La drogue "
Ca non plus je ne comprends pas. Même si c'est sympas parfois de faire comme si on était des surhommes et de faire déguerpir quelqu’uns de ses neurones le temps d'une soirée.

J'ai envie de tous les protéger et je n'y arrive pas.

Le printemps non plus n’arrive pas. Les arbres grelottent malgré leurs lourdes et tendres écorces. Le baume à lèvre sèche trop vite et nos fesses qui s'abandonnent sur des bancs en bois congelés. Tout le monde a froid de partout, on parle très vite pour pas que le vent s'engouffre à l'intérieur de nous. Les yeux plissés, on regarde le soleil qui nous nargue. Il parait si loin. Presque irréel.

J’ai envie d’un bon bain chaud. Avec de la mousse dedans. Que mes désirs soient des réalités.
Ecrit par ninoutita, le Dimanche 12 Mars 2006, 22:44 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

Slick
Slick
13-03-06 à 00:12

Le printemps va arriver :). D'après cette journée, il est presque arrivé chez moi. Alors bientôt il sera partout.
En tout cas qu'il se presse...

 
ninoutita
ninoutita
13-03-06 à 20:14

Re:

Nous on a le soleil mais pas la douceur qui va avec. Vivement.

 
disturb
13-03-06 à 09:47

Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé entre ton meilleur ami et toi, mais ça ressemble fortement à ce qu'il se passe lors de certains tournants de la vie. Il ne faut pas avoir peur des regrets. On peut pleurer mais si les chemins se séparent, ce ne sont pas les ruisseaux qui vont les rapprocher. Je n'avais jamais lu quelqu'un qui parlait de ça, et ça me fait bizarre de voir que ça peut être dit si simplement avec une tonne de sentiments derrière.

Merci.

 
ninoutita
ninoutita
13-03-06 à 20:31

Re:

Il ne s'est pas passé grand chose. Juste un déménagement "surprise". Si tu veux lire lun texte écrit sur le problème en question c'est ici : http://ninoutita.joueb.com/news/178.shtml
Et si tu veux savoir comment ça s'est fini c'est là : http://ninoutita.joueb.com/news/188.shtml
J'ai peur des regrets.
J'aimerai tellement m'activer pour que tout soit comme avant. Mais avant tout coulait tellement de source.
Je refuse que nos chemins se séparent parce que je le connais depuis toute petite. Et jusqu'à un évènement facheux on se comprenait. On était en accord presque parfait. Là ça cafouille. On est séparé par un gros ruisseau de larmes.

Merci aussi. J'aime être simple dans ce que j'écris :)