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Voilà. J'ai encore craqué.

Mais moi ce que j'aime, c'est ça. Les moments de calme où assise dans la cuisine, je déguste gourmandisement la moitié d'une tablette de chocolat Tendre Frisson. Mais pas comme ils disent, il ne faut pas qu'il soit frais. Il faut qu'il soit simplement fondant, qu'il accroche le palet et qu'il salisse langoureusement les dents.
J'aime aussi quand Olive vient me gratter violamment les pieds, pour que je lui fasse un calin. Elle adore qu'on la caresse sous les oreilles.
Et puis j'aime quand un grand faux brun me regarde avec ces grands yeux bleus coquins qui automatiquement me font fondre. Comme du chocolat.

Alors même si j'avais déçidé d'un peu moins manger (en Italie je n'ai fait QUE manger et dormir), j'ai dû prendre encore quelques grammes avec ce maudit mais délicieux chocolat.
Enfait je crois que j'essaie en vain de me convaincre que le chocolat peut le remplacer. Comme si de la nourriture pouvait vous regardez amoureusement pendant que vous l'engouffrez dans votre bouche faussement affamée. Comme si on pouvait le remplacer. Lui. C'est impossible. Je crois.

Je n'ai pas encore vu Alex depuis mon retour. De toute manière il est parti en vacances pendant deux mois entiers. Finalement j'en suis plutôt heureuse, je n'ai vraiment pas envie de me prendre la tête avec des histoires. Des histoires trop complexes pour les entendre attentivement.

Je me passe en boucle Bitter Sweet Symphony de the Verve, Miss Misery d'Elliott Smith et Mad world chanté par Gary Jules. J'aime aussi la version de Tears For Fears, elle un peu the Curesque...
Une ondée d'oiseaux blancs vient de décoller du toit du moulin dans un élan élégant. Un dring-dring sourd vient me chatouiller l'oreille. Ca doit être le petit fils du voisin qui claxonne les quelques voitures inexistantes. Aujourd'hui, cela ne me tappe pas sur le système. D'habitude j'ai envie d'étrangler ce gamin angélique. Il a les cheveux plus blonds que les blés. Je parie que ses cils le sont également. Peut-être même a-t-il le regard bleu ? Je suis sûr que ses yeux n'égalent pas ceux de Romain.
J'aime bien me remémorer son rire de victoire quand il nous a mis la pâté à je ne sais plus quel jeu de cartes. Lui d'habitude si calme et doux, il riait franchement, nous nargant presque. Thomas lui était tombé dessus, le frappant, amicalement bien sûr. Charlotte était "d-é-g-o-û-t-é-e" comme elle le disait si souvent, le portable pratiquement toujours collé à l'oreille. Camille s'en fichait et moi je sourais béatement à côté d'elle, admirant la musique revitalisante que provoqués les rires des garçons. D'un particulièrement. Mais bon.

Dans à peine deux jours, Safia arrive et j'ai hâte de pouvoir rire en pleine nuit avec elle, de raconter mes vacances à une oreille que je sais attentive, de lui apprendre comment manger du nutella (quand tu roules la crêpe, c'est meilleur !). J'ai hâte.

C'est fou comme lorsqu'une personne s'en va vivre ailleurs, on réalise combien elle comptait pour nous. Quand Safia est partie à Paris, j'ai enfin compris que c'était ma plus chère amie. Je n'aime pas dire "meilleure", c'est un mot qui semble se tenir en héros, sûr de lui, sur un pied d'estale. Et je sais combien les héros se défilent devant les défis qui exigent un peu de réflexion. Ils sont trop fières et peu fidèles.
Mais je me perds. Entre la signification de ce mot et les bras sécurisants de Romain.

Comme dit Stitch, "je suis perdue".



* Prise sur le blog de lullaby.allmyblog.com