On danse avec un sourire planant doucement sur nos visages bizarrement lumineux dans cette maudite obscurité. On se trémousse gaiment sur les notes d'un saxophone aux allures rasta. Notre vie est un néant doré où s'entr'choquent les hurlements de joie. On se séduit, on se raconte un petit bout d'histoire et finalement nos coeurs, qu'on croyait à jamais reliés, se séparent et on repart avec quelqu'un de mieux.


Je te laisse chialer dans ton coin, tes larmes m'ennuient, je préfère son sourire, il est mieux, il rayonne, il semble sorti tout droit d'un rêve pailleté, je le veux, je te vomis, tu m'en veux, je suis désolée mais la vie est dure, trop dure pour toi, tu devrais en finir, ouais ouais c'est ça comme si t'avais la force pour le faire, la force de caractère j'entends bien, je sais que ton corps est digne d'une statut grecque.

Les rencontres se font rares. On croise énormément de gens mais jamais on ne les rencontre vraiment. Alors comment se trouver dans cette immensité de croisements ?
Finalement la réalité n'est qu'un grand ballet fait d'entre chats plus ou moins périlleux, plus ou moins passionnants.


Il faudrait dessiner nos rêves avec plus d'ardeur. J'ai peur que les jours suivants soient trop ternes. J'ai peur de succomber à une désillusion ennivrante. Mais comment peut-elle être ennivrante ?


(L'arrière-goût du rêve est éphémère.)

J'ai peur. Peur de savoir pourquoi tu m'as abandonnée, peur de mon orientation future, peur de de mes sentiments, peur de moi.
J'ai besoin de fuir mais peut-être faudrait-il savoir quoi ou qui fuir.

J'ai l'impression d'être totalement perdue dans un hamas de réseaux émotionnels qui ne dansent pas en rythme.
J'ai tout le temps envie de me révolter et finalement je me cogne contre les reproches de mes parents. Je rêve de prendre le premier train direction Bordeaux et de lui casser la geule tout en l'embrassant. Ces envies de violences me font lamentablement sangloter pliée en deux derrière la porte de ma chambre.
La nuit, mes songes sont tournées vers pleins de types à qui je n'ai jamais parlés mais qui arpentent les sols de mon lycée.
J'étouffe dans mon cocon glaciale.... et je grelote tout le temps. Mes mains gelées se posent sur du vide.
J'ai peur du vide.