" Oh Oh Oh Oooh Little China Girl "

Un foulard multicolore enroulé dans les cheveux, je marche d'un pas vif en chantonnant Little China Girl de Bowie. On parcourait le monde avec sa Little China Girl. Mais qu'est-ce qu'on est mieux dans le canapé de Luc à regarder les nuages qui nous fuient sous le nez. Et à rire avec Alex. A passer du temps avec ces deux jeunes hommes pleins d’idées fabuleuses.
J'ai eu le droit à un duo violon-chant. J'ai aperçu ces deux êtres subtiles en parfaite concordance.
Des ombres dansaient sur les murs tandis que le soleil roux fasait briller les cheveux clairs de Luc. Alex avait les yeux perdus dans le vague jusqu'à ce que son regard accroche le mien.
Puis leur musique s'est éteinte, et la magie s'est un peu envolée. On a parlé du Mariage de Figaro et des sentiments des différents personnages. On s'est comparé à eux. Puis j'ai dû partir, courir en cours.
Sur le chemin du retour, le vent piquant m'a empourprée les joues et j'ai viré de bord. Mes pas se sont fait de plus en plus sautillant mais personne n’a semblé le remarquer.

Virer de bord ça fait bizarre. Comme une certaine liberté qui fait pétiller une électricité inconnue en moi. Un vent vidé de toute agressivité. Un vide qui fait du bien.


En cours, les heures ont passé lentement. Par chance, j'étais à côté de la fenêtre ( et du radiateur ) et j'ai pu regarder le ciel tout en me chauffant les mains. J’ai pu garder la tête ailleurs tout en étant enfermer dans une classe dont les élèves étaient terriblement maussades.
Le bonheur est de courte durée. Mais moi je veux toujours le garder auprès de moi. Alors rien qu’un bout de ciel turquoise me fait penser à ses yeux. Me donne l’impression d’être assise dans ce confortable canapé aux coussins moelleux.

On pourrait faire le tour du monde dans les bras de sa Little China Girl, sans aucune trêve. On pourrait oublier qu’on est qu’une poussière comparée au soleil, mais c’est comme un rêve.
Les rêves uthopiques n’ont jamais assassiné personne. C’est les hommes qui assassinent leurs rêves.

Alors rêvons encore.


* Photo : bastian blog.