Tout dépend du point de vue.
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© Ninoutita
Comme Il a dit tout est affaire de décor, changer de lit, changer de corps. Mais là, je ne suis plus d'accord. A quoi bon se mentir à soi-même ? Avec le temps va, tout s'en va. L'Insouciante ne pose plus son regard sur son outragé. Elle vit en souriant et après quelques verres de vin rouge, elle vous en dit plus sur sa condition d'être humain. Elle parle à n'en plus finir, rongeant les restes de patience de ses confrères aussi îvres qu'elle. Souvent, ils l'interrompent mais elle continue, toujours plus vite, toujours plus haut, jusqu'à l'ultime cri, un peu poussif, un peu joussif aussi, un entre-deux en quelque sorte. Alors tout s'écroule, les angles sont doux et les verres à pied s'ébrèchent. Honteuse, elle quitte la table, met ses bottines, claque la porte d'entrée, descend les escaliers quatre à quatre, s'approche du pont et saute dans le fleuve glacé pour voir comment ça fait. Ils la repêcheront le lendemain après-midi, une de ces après-midi où le brouillard est tel qu'il semble vous cracher au visage. Ils la repêcheront et sur son visage, ils verront un sourire d'adulte. L'Insouciante n'est plus et son sourire parait être le débris d'une vie pas assez bien vécue. Tout dépend du point de vue.
© Ninoutita
Ecrit par ninoutita, le Samedi 17 Novembre 2007, 16:43 dans la rubrique Journal qui se veut intime .