Il y a trop de formules qui se bousculent. Les maths en deviennent insupportables alors je révise avec plaisir la musique des mots italiens. Au-dessus de moi, il y a une étoile suspendue à un ciel imaginaire. Les branches des arbres s'entr'choquent et mes yeux n'arrivent pas à suivre leurs ondulations permanentes. Mais déjà ma tête brûlante me fait mal. Je réalise enfin que la routine est entrain s'installer. Les dimanches à travailler, le TOP 40 de Top Music qui berce chacune de mes paroles et des mes réponses.

Je n'ai qu'une envie, celle de m'allonger près de toi sous une couette moelleuse. Malheureusement la sonnerie brutale du téléphone vient m'enlever de tes bras. Quand est-ce qu'on pourra être tranquils ?
C'est Alex. J'essaie de lui dire que j'ai du boulot, que vraiment je n'ai pas le temps. J'en deviens presque vexante mais il ne fait pas attention à ce que je dis. Un goût amer vient s'installer dans ma bouche sèche, il n'est qu'egoïste. J'en arrive à le haïr doucement. Mais malgré toutes ces intempéries, je reste lamentablement accrochée à lui. Bien sûr, il n'a plus la même place qu'avant, cette maudite place qui nous surplombait du haut de son pied d'estale de mille mètres.
J'ai envie que la photo de lui qui colle à mes yeux brûle, que sa voix pourrisse encore plus qu'une vieille pomme. Je veux que ses yeux se détachent des miens. Je veux qu'il se transforme en Romain. Comme ça, on serait voisin.

Je veux des choses irréalisables et ça me perd, doucement. Ma Rafi... moi quand j'serai grande, j'aimerai faire ce que j'veux. Penser comme je voudrais. Je ne fuis pas ma famille, oh non, je fuis les démons d'mon quartier, d'mon ancien collège... et de tous ces ils que j'ai pu trop apprécier un jour. Mais Romain, je voudrais le garder à proximité de mon coeur pendant une éternité.