Sous le fardeau de ta paresse
©Ninoutita
J'ai les jambes lourdes de nicotine et de rosé. J'aurais voulu me réveiller à l'aube, le corps recouvert de rosée. Mais j'ai fini par rentrer, les paupières lourdes dans une moiteur nocturne emplie de solitude. Rien ne se mouvait, hormis quelques branches vertes. J'avais l'impression que mon vélo et moi étions les deux seules éléments mobiles de la planète. De temps en temps, le bleu d'une télévision éclairait une fenêtre. J'ai toujours trouvé cette lumière déprimante, mais hier, elle me semblait encore plus mortelle que d'habitude. C'est l'après-coup des examens, le contre-coups du vin, et d'avoir parlé à Kiss au téléphone, à deux heures du matin, alors qu'il est à Istanbul, donne une dimension surréaliste à cette nuit. Aujourd'hui, je suis dans le flou. Le soleil me brûle la peau, et je n'ai plus faim. L'été est tellement là qu'il m'échappe presque. De là où j'écris, je ne vois que les toits et les cimes roussies. Et si le bruit des voitures n'était pas présent, j'aurais encore une fois le sentiment d'être complétement seule.
Je devais chercher des auberges de jeunesses à Amsterdam, Bruxelles, la côte belge, Copenhague mais je n'ai rien fait. Mes mouvements sont lents, et toujours ce flou dans le champ de vision. Non, je n'ai pas besoin de lunettes. Seulement d'émerger de l'indolence dans laquelle je suis blottie. Il faudrait que mes pieds sentent la terre sous leur plante, que mon regard s'attarde plus sur les êtres que sur ce qui les entoure. Télévision, cimes, toits n'ont pas d'âmes et sont de ce fait plus reposants.
Ecrit par ninoutita, le Mercredi 24 Juin 2009, 21:17 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
aphone