Je crois avoir enfin compris la significations des giboulées de Mars.

Entre neige et soleil beaucoup de sourires. Les nuages qui se déchirent et nous pleurent dessus du coton glacé. Un dans les cils, deux dans les yeux, trois sur les joues et cent dans les cheveux. Luc m'a écrit plusieurs textos. Beaucoup de mots inutiles. Un semblant de jalousie dans sa ponctuation. Je ne comprends pas son obstination. Même si elle ne me déplait pas.

J'ai un haut rouge orangé comme ma colonne aujourd'hui. Un de ces hauts qui vous donne envie de sortir dans la rue sans manteau, histoire de faire le soleil-filant. Comme une étoile mais en plus brillant.
J'ai mis le parfum de ma soeur. Mélangé au Noa, ça fait très familliale. J'ai également un peu trop forcé sur le crayon noir... mais cela fait ressortir mes yeux plus clairs.
J'avais envie de me sentir bien. De ne pas avoir honte de ce que je suis.

" Je est un autre "

Je me souviens de cette lettre de ma soeur de sang. Une magnifique lettre de rabibochage. Maintenant elle date d'un an et demi. Et peu de choses ont changé, si ce n'est les engeulades qu'on a surmonté presque avec brio. Brio... c'est un mot à tremper dans du nesquik ou à tartiner de confiture, après l'avoir beurrer, bien sûr.
Brioche et cet homme qui marche dans la rue noire. Les lampadaires qui font luire son léger blouson en cuir. Sa démarche chaloupée. Il sifflote et fume une fine cigarette. Il doit être sacrément agile pour faire les deux en même temps.
Le froid ne semble même pas le transpercer.
Je suis bien mieux au chaud.

Mais je devrais mieux aller réviser l'histoire-géo.