Un sourire un peu maussade, ou blasé que sais-je vraiment ?

Les nuits se succèdent et je reste là de grands yeux ouverts à contempler le plafond ne luisant que grâce aux larmes argentées accrochées à mes cils.

Mais hier, j'ai tout fait sortir par bribes désespérées. Je ne voulais plus de ce poids qui m'oppressait le coeur.

Ce matin, je suis dans la douceur du rêve qui a fait valser ma nuit. Un rêve avec Lui. Un de ces inconnus que je n'arrive pas à oublier. Un inconnu qui devient de plus en plus présent dans mon esprit.
Une lumière blanchâtre se répend sur ma couette et je lève les yeux vers mon vélux dont le volet est ouvert. Ma mère a la facheuse habitude de le relever juste pour me réveiller. Sympatique.
Je n'ai pas non plus le droit à un petit déjeuner. Prise de sang oblige. Parce que la dixaine de ganglions qui squatte mon cou ne s'en est pas allée.
Le ( faux ) médecin était gentil. J'avais peur de tomber sur un gros bourrin qui m'arracherait la moitié du bras mais non. Bon bien sur j'ai fallis vaciller. Je déteste la vue des veines. Encore le sang, mais leurs fragiles tuyaux !
Après j'accompagne la famille faire le marché. J'aime et j'aime pas le marché. Aujourd'hui j'aimais. Peut-être grâce à tous ces visages, vieux et jeunes, blancs et noirs, beaux et laids, banals et exeptionnels. Ou alors grâce à ces odeurs qui flottent un peu partout des plus nauséabondes aux plus agréables.
Peut-être.
On revient à la maison, les mains froides, avec de gros sachets spécial marché ( c'est à dire des trucs en fils colorés un peu kitch, un peu moche aussi ).
Là encore mes mains sont glacées et mes pieds sont fatigués. Ma soeur m'a faite marcher en ville. J'aime pas marcher mais c'était pour la bonne cause : l'achat d'une chemise qu'on a même pas trouver d'ailleurs.
Ces quelques derniers moments passés avec Elle me redonnent un peu le morale et m'ouvre les yeux. Parce qu'après tout elle revient dans un mois pour son anniversaire. Avec Cormac. Et elle reviendra encore plein plein de fois pour nous voir hein ?
J'ai des espèrances de gamine...
Et j'emmerde mon cerveau de penser ça.

Ce soir nous dormons ensembles dans la chambre de mon autre soeur ( qui a maintenant son appart mais qui va revenir parce que pas assez d'argent breeef ).
Comme lorsqu'on était petites. Sauf qu'il n'y avait pas cette maladie qui la bouffe. Mais après tout, on s'en fout parce que ce parasite désagréable ne rongera jamais notre complicité.