Phi
J'ai sept bracelets, ils sont multicolores.
J'ai un sourire fâné mais qui brille plus que l'or.
J'ai les yeux fatigués qui vous crient "et alors ?"
Mais surtout ce que je semble oublier c'est que je rie, je rie encore et encore.
Il y a dans mes yeux quelques images éparpillées. Les premiers jours de cours dans la joie et la bonne humeur la plus complète. Déjà, les gens me prennent pour une personne, je cite, "toujours de bonne humeur".
Toujours ?
Une multitude de moi vient se coller contre mes pupilles.
Et puis un autre lieu, plus sombre et agonisant à cause des fumées de cigarettes qu'ils consomment sans trêve, jusqu'au bout de toutes ces longues nuits. Luc m'a invitée. Il me parle un peu, me glissant un ou deux compliments qui me font rapidement rougir. Ensuite, il entre sur scène et sa chemise bleu un peu froissée lui donne un air artiste. Il met son violon bien en place sur son épaule et commence à jouer. Ses mains passent par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. D'abord violentes, elles deviennent petit à petit très douces. Le brouaha de la salle se tait totalement et un autre homme entre sur la scène obscur. Il est vêtu d'un t-shirt chocolat et ne tient aucun instrument entre ses mains. Étonnée, je regarde les gens autour de moi, guettant leurs impressions mais une belle voix grave m'interrompt.
Ce garçon-là est chanteur. Hé quel chanteur !
En quelques minutes, il nous transporte dans un univers onirique peuplé de rêves troubles et encore plus multicolores que les variations des mains de Luc.
J'avoue être tombée sous son charme... d'artiste. Non pas de faux espoirs cette fois-ci. Romain est trop présent dans mes pensées pour pouvoir déjà le remplacer.
Et même si ses yeux encore plus chocolats que son t-shirt me sont charmants, qu'il aime The Cure et Roysopp et que sa voix est magnifique, il ne l'égale en rien.
Il parait que je pourrais écrire sur mes feuilles de présentation que j'ai a smile everytimes on my face. But. Pero. Mais. Il y a toujours ce fuckin' mais.
Les violons tournent, son regard reste et l'épanouissement espère perdurer.
J'ai empêché un ange de prendre son train pour le paradis. Et finalement je lui ai payé le voyage. Ne dites surtout pas que je suis généreuse. J'ai la sale manie de trop culpabiliser, c'est tout. Et c'est déjà tellement.
Mais déjà le chocolat commence à fondre; il est temps de partir dans mon pays de rêves à moi, peuplé de Toi et d'espérances fatigantes.
Ecrit par ninoutita, le Lundi 11 Septembre 2006, 22:46 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Sympa ton image de Ghinzu.
J'ai énormément tes descriptions, la façon dont tu parles de ton univers. Ca fait s'envoler :)
J'ai énormément tes descriptions, la façon dont tu parles de ton univers. Ca fait s'envoler :)
manzin
miaaaaam
:D