"On peut remarquer la diversité de bulbes, tout cela dans un esprit de l'art 1900".

Sourire. Rire aux blagues un peu lourdes de certains visiteurs. Décrire. Montrer du doigt l'oriel. Re-sourire. Glisser un mot sympatique et un "vous étiez à ce lycée ?".
Au début j'avais peur, et puis je n'avais pas été formée. Puis c'est devenu un jeu et je me suis plu dans le rôle de guide. Parce que oui, mon lycée est inscrit dans le patrimoine historique et que, comme je suis en histoire des arts, je devais faire des visites du bâtiment. En plus j'ai fait connaissance avec quelques premières et terminales qui sont dans la même option que moi, alors que demander de plus ?
Après un vendredi trop lunatique, je me suis régularisée. Les larmes étaient plus présentes que les rires, mais ceux-ci étaient quand même là.

J'en ai marre d'être comme ça.

C'est en partie grâce à Toi que je me sens mieux. Tes mots m'ont rassurée tout en me faisant encore plus ressentir le manque. Le manque de ta peau, de tes mains, de ton parfum, de tes sourires, de ton intelligence et de tes calins. Une semaine qui passe mal dans nos deux gorges. Et malgré tout ce que les autres peuvent nous dire, on croit à cet amour un peu irréel. On a même parler de se voir, avant qu'une autre ne me remplace. Enfin, ça c'est ce que je me suis dit.
Avoir peur, avoir peur et puis de perdre. Descendre les escaliers de la vie en trébuchant sur la marche amour.
Je ne veux pas te perdre et je n'ai pas envie d'oublier tous nos moments. Tu m'as dit que toi non plus, tu ne voulais pas oublier.
Mais s'il te plait ne me dit pas tout le temps "moi non plus". Parce qu'à un je t'aime, ça peut faire mal.

On n'est toujours pas retourné à la case départ. Le temps semble être ralenti malgré nos deux anniversaires qui approchent à grands pas. Bientôt tu seras majeur et moi je ne serai plus qu'un vague souvenir.
Mais si tu m'appelles ce fameux 21, peut-être que j'y croirais enfin.


"J'étais encore un enfant quand on s'est rencontré
J'ai mis mon adolescence à comprendre combien j't'aimais
Le jour où j't'ai roulé ma première galoche
Tu m'as tapé dans l'oeil avant que j't'ai dans la poche
Depuis ma vie se résume à une course poursuite
Chaque fois que je tente de t'effleurer dis-moi pourquoi tu prends la fuite ?
Avec toi ça va ça viens sans toi je suis un vaurien
En avoir pour son toit j'aimerai tant"

JAVA