Un sourire effleure mes lèvres sèches. Je suis encore un peu enrhumée. Mes yeux ne cessent de laisser tomber des larmes de rien. Des larmes de rhume. Des larmes de vie.
Je viens de rentrer. Une semaine passée avec Lisou. A dormir. A se faire siffler par des crétins pas très crédibles. A sortir la nuit. A être nerveuse. A trainer. A avoir peur du nerveux ronronement d'une "moto".
Voilà en gros cette semaine. Notre petite grande semaine à nous deux. Un peu glissante sur les bords.
Mes mains n'ont pas cesser de frétiller. Je prenais une feuille mais...les mots ne jaillissaient pas comme ici. Cet endroit que j'ai, en quelque sorte, forgé de mots.
Et puis à l'arriver, une famille souriante. J'ai l'air d'avoir fait un vide dans les murs de la maison. Je reprends ma place. Met un peu de plâtre sur mon coeur pour qu'il tienne mieux. Yeah, j'ai le rythme effrayant de moi chez moi.
Je suis heureuse ici.
En plus sur mon bureau, il y a des piles duracel, le " Courrier international", l'affiche du nouvel album de louise attaque, " L''Auberge de la Jamaîque" de Daphnée du Maurier ( mon auteur préférée) et surtout, surtout, il y a cette enveloppe pleine à craquer de paroles qui divaguent dans un océan de vie.
J'aime comme elle écrit. Et vous savez quoi?
Je l'admire beaucoup.
Forcément, je culpabilise un peu. Je prends d'un geste rapide ma pochette remplie de feuilles trop vierges à mon goût et griphonne un mot d'escuse. Je regarde avec stresse les lettres que j'ai oublié de lui envoyer. Là bas, je n'ai pas pu lui écrire. J'étais occupée par des choses qui...qui quoi?
Mon cerveau est tout embrouillé. Je tappe plus vite que mon ordinateur. Un jour, les machines rattraperont les hommes. Pour le moment, elles se comportent comme des limaces attardées.
Ouplaplala. Je vais aller promener mes trois carlines. Dans cette forêt verdoyante. Là où les feuilles filtrent le soleil trop brillant pour mes yeux. Mes yeux qui sont heureux d'enfin apercevoir la lumière blonde de Monsieur.

En bref. Je suis heureuse.