On ne meurt pas d'être né, ni d'avoir vécu, ni de vieillesse. On meurt de quelque chose.
© Ninoutita
Alors c'est ça, la médiocrité ?
Les pauvres sourires effacés, les pertes de mémoires soudaines devant une feuille blanche, trop blanche, les montées de violence étouffées et puis tout à l'air insupportable, niais, aussi pâle que moi.
Les gens ne cessent de cracher des remarques stupides qui ne font avancer le monde en rien.
Rien, je n'ai que ce mot là aux bords des lèvres, il menace de glisser à chaque parole que j'ose avancer. Je le retiens, avec mon reste de volonté faiblarde qui est lassée de retenir aussi mes larmes.
Je n'sais plus très bien ce que cela fait de ne pas être constamment ennuyée, je n'sais plus non plus où a disparu ma joie de vivre.
J'ai dû la paumer au détour d'un chemin, entre le Rhin et une montagne de souvenirs vains. Mais il faut savoir faire le deuil de ce qui a été pour mieux apréhender aujourd'hui. Ainsi c'est ce qu'il faut faire, je le sais mais j'en suis incapable ces temps-ci. Tout ce que j'entreprends fini dans un cendrier jonché de cigarettes à demi-consummées.
Pourtant j'ai l'espoir que demain sera plus doux et de temps en temps, un détail insignifiant de la nature m'arrête deux minutes dans mes considérations pessimistes et je contemple simplement, sans gros nuage noire à mes trousses.
Ce matin, je suis restée durant deux heures à écouter du Lou Reed, du Bob Dylan, de l'Interpol, du The Doors pour finalement choisir Harvest de Neil Young. Je me suis demandée s'il aimait Neil Young et une image que j'avais oublié m'a sauté aux yeux. Je l'ai revu une fraction de seconde, entrain de courir jusqu'à moi dans la nuit méditerranéenne et à mesure qu'il s'approchait, je voyais plus nettement son sourire tâcheté par la lueur du bout ardent de sa cigarette. Je me souviens qu'il s'était arrêté d'un coups et de la main qui ne tenait pas la cigarette, avait caressé ma joue. Je me demande pourquoi cet instant de si intense douceur s'était noyé en moi sans que je puisse le sauver. Et voilà que comme un amoureux parti à la guerre, il réapparait, abîmé par ce qu'il a traversé mais bien présent et atrocement vivant. Pourtant il me semble qu'atrocement ne sied pas à vivant.
Grâce à Rafi, je viens de regarder l'interview de Pénélope Jolicoeur entrain de parler de comment elle est habillée et entrain de se faire filmer les nichons comme elle le dit, et ça me donne envie de sourire (et d'acheter plein de vêtements au grand dame de mon porte-monnaie...).
Je crois je dis cela pour finir mon article sur une touche positive.
Ecrit par ninoutita, le Mercredi 23 Janvier 2008, 15:09 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
Cela fait aussi plusieurs semaines, peut-être même deux mois, que j'ai dû mal à supporter l'autre et j'ai peur de devenir peu supportable moi aussi.
Seulement une ou deux personnes me semblent dignes d'attention, parce que dotées d'une intelligence fine.
J'aime bien aussi relire mes articles et parfois je me demande comment j'ai pu écrire des trucs comme ça.
Et effectivement, je relis également les tiens. Enfin j'avoue que j'ai des passages préférés dans tes articles et je ne me lasse pas d'eux.
J'ai hâte qu'on se voit durant les vacances d'avril... si ça se trouve je pourrai surement dormir dans ton petit chez toi (enfin chez vous :D), et je me réjouis de repasser du temps avec toi.
Et puis j'aime bien le Havre, il me rappelle ma famille et son histoire.
"Comme une larme douce qui pointe son nez au coin d'un oeil.
Trop petite pour couler sur la joue, elle restera là, dans le coin, et finira par sécher.
Mais elle aura brillé, pour une seconde d'émotion."
Ces mots sont la preuves que malgré plus de réalisme dans tes récits, tu restes pour moi une fabuleuse magicienne de la métaphore :):):)
Seulement une ou deux personnes me semblent dignes d'attention, parce que dotées d'une intelligence fine.
J'aime bien aussi relire mes articles et parfois je me demande comment j'ai pu écrire des trucs comme ça.
Et effectivement, je relis également les tiens. Enfin j'avoue que j'ai des passages préférés dans tes articles et je ne me lasse pas d'eux.
J'ai hâte qu'on se voit durant les vacances d'avril... si ça se trouve je pourrai surement dormir dans ton petit chez toi (enfin chez vous :D), et je me réjouis de repasser du temps avec toi.
Et puis j'aime bien le Havre, il me rappelle ma famille et son histoire.
"Comme une larme douce qui pointe son nez au coin d'un oeil.
Trop petite pour couler sur la joue, elle restera là, dans le coin, et finira par sécher.
Mais elle aura brillé, pour une seconde d'émotion."
Ces mots sont la preuves que malgré plus de réalisme dans tes récits, tu restes pour moi une fabuleuse magicienne de la métaphore :):):)
C'est toujours très vrai ce que tu écris, et j'aime beaucoup la véracité de tes textes, même s'ils sont un peu triste, preuve de ta sensibilité, et ça me touche. Passe une bonne nuit enroulée dans ta couette =)
Commentaire qui cherche son utilité...
Je te comprends pas vraiment, je crois que je te connais pas assez pour comprendre. Je n'ai pas d'ailleus connu ce sentiment qui est le tien. Où alors je m'en souviens pas. Peu importe on parle pas de moi mais de toi! Alors juste j'aime lire parce que j'aime comme tu écris, t'as un style et ... Je viens de me rendre compte que je t'ai laissé un "Merci d'être passé, ça fait toujours plaisir un petit mot" sur tes blablas avec mon ancien Joueb... Etrange... Je repasserai!
Re: Commentaire qui cherche son utilité...
Quel était le nom de ton ancien joueb ?
(et ça me fait très plaisir quand on me dit que "j'ai un style" :D)
(et ça me fait très plaisir quand on me dit que "j'ai un style" :D)
Re: Commentaire qui cherche son utilité...
Euh... j'en ai eu une foultitude... 1pensable, moi c'était 1pensable1croyable!
Re: Commentaire qui cherche son utilité...
C'est vrai? et tu venais?... Je crois qu'avant tous ces jouebs je me cherchais... avant je cherchais mon mal...
inconsciente
Je te comprends, je te comprends tellement.
Cette exaspération devant l'inutilité des paroles (et même des actes) des gens, je la ressens de façon très aiguë depuis plusieurs jours, voire semaines.
Comme si un certain voile camouflant la bêtise était soudain tombé, déchiré, bouffé par une lucidité acide.
Et j'aime ce souvenir, doux et obscur comme la nuit, qui t'es revenu, des profondeurs de ta mémoire.
"comme un amoureux parti à la guerre".
c'est magnifique.
Tu sais, j'aime bien relire les mots que j'écris, enfin mes articles. Parce que souvent je retraduis une ambiance, un souvenir, que j'ai envie de revivre à l'infini. Alors je relis et relis et relis encore mes mots.
Je ne fais pas ça sur les autres blogs.
Mais sur le tien, oui.
Parce que tes mots résonnent d'une façon étrangement familière en moi.
Je les relis, je m'en nourris, ils me transportent.
Je t'aime ninette, tu me manques beaucoup, je voudrais que tu sois là, je voudrais soigner ta morosité, je voudrais regarder les étoiles avec toi, pleurer avec toi, te raconter des souvenirs, t'écouter m'en raconter, lire des choses avec toi, parler de nos projets fous, rire avec toi, ...
<3
Et j'aime tes trois photos, elles retraduisent chacune un sentiment différent.
Mélange de mélancolie, de nostalgie, de douceur et de tristesse.
Comme une larme douce qui pointe son nez au coin d'un oeil.
Trop petite pour couler sur la joue, elle restera là, dans le coin, et finira par sécher.
Mais elle aura brillé, pour une seconde d'émotion.
C'est pour ça que je veux vivre.