© Ninoutita

Parfois, je me fais franchement me gondoler.
Pas que je sois tordante. Ni si égocentrique pour me trouver irresistiblement drôle.
Juste que je m'étonne. Comme cette après-midi, allongée sur un matelas gonflable posé sur la piscine gonflable aussi, des lunettes de mouche sur le nez, "Happy Valentine's Day" de Outkast dans les oreilles, le noeud de mon maillot de bain défait pour me dorer la nuque. Une pouf à mascara waterpouf qui vient de passer une très bonne soirée avec trois amies et qui revient en début d'après-midi, des cernes sous ses yeux rougis, quelques verres de rhum-coco dans le ventre et les cheveux très négligemment attachés.
Négligemment.
J'ai tendance à tout négliger ces temps-ci. Tout ? Non, juste l'amour qu'un certain belge peut me porter. Je veux être libre et lui voudrait débarquer toutes les deux semaines chez moi. Qu'on sorte ensemble ? Il est entrain de sérieusement tomber amoureux de moi. Et comme d'habitude je fuis. Sauf que là, je sais vraiment que je ne suis pas amoureuse. Ni de Lui, ni de Romain, ni de June.
Bien que June, ce soit une autre histoire.
J'ai beau me répéter qu'il ne faut pas que je mélange tout, qu'il faut que je sois franche avec Lui ou Lui ou encore Lui, tout reste vague. Alors qu'au fond de moi c'est clair comme de l'eau de roche.
Moi qui suis si franche d'habitude pourquoi est-ce que dès que je me retrouve devant un problème d'ordre sentimental je deviens presque hypocrite ?



Pendant ce temps-là, je me réconcilie avec Alex. Je le vois, on flirte un peu, juste un peu, on se gondole, enfin on rattrappe le temps perdu. Au grand dam de ma conscience qui me reproche de ne pas savoir ce que je veux. Je sais ce que je veux. Je veux qu'elle me laisse tranquille.