Y a pas mal de souvenirs qui se bousculent dans ma tête. Y a pas mal de rires qui résonnent dans mes oreilles. Y a pas mal de sourires qui fusent dans mes yeux.

Et si je revenais un peu en arrière, rien qu'un peu.

Quand le soleil brille trop. Quand la lune mange presque la terre. Quand on dévale une pente recouverte de maquis....


et qu'on s'emmêle les jambes .
Et qu'on tombe.
Alors là on se regarde. On s'attire en ayant bien conscience qu'on s'aime un peu. On s'aime sans trop se connaître. Juste que le courant passe très bien alors...
pourquoi ne pas s'aimer complétement ?

Et puis... quelques semaines après ... une fugue au beau milieu de la nuit. Ton visage qui flotte encore dans mon coeur. Mais l'interdit qui m'emballe plus que cette semaine avec toi. Ma meilleure amie et là, c'est décidé, nous ferons les 400 coups. Ca risque de faire mal. A la fin on pleure. Faussement d'abord, puis vraiment après.

On est connes. On s'en fout.

De retour à Strasbourg, des semaines de froid, à cause de moi et de mes putains de pensées tarabiscotées.

C'est la rentrée. Nouvelle classe, nouveaux visages. Pas tellement. Je les connais presque tous, je ne les aime pas trop.
Mais je fais avec.

Lui, il est loin maintenant. Le maquis ne sent plus autant l'amour qu'avant.
D'ailleurs le maquis n'existe pas à Strasbourg alors...

Alors rien. Plusieurs mois de vide intersidéral.
On se réconcilie, ma meilleure amie et moi.
Tout va mieux.

Mais ce vide, ce vide triste qui persiste.

Semaine de stage.

Un nouveau Lui.
Fred. Quel doux mot. Que j'aime maintenant répéter inlassablement. Fred par ci, Fred par là. Fred je t'aime, Fred je t'aime plus, Fred je t'aime pas, Fred je t'aime encore.

Encore.

Le vide revient. Plus sanglant qu'avant. Fred rime avec impossible. Amour ne rime avec plus rien.


Mon coeur dégouline. Les larmes coulent mais sèchent immédiatement.
Je travaille beaucoup. Énormément. Trop. Pas assez d'après moi.

Mes doigts se tordent sur les cordes tendres de ma guitare. J'ai mal en riant. Je souffre sans trop souffrir. Tout est enfouis très loin et ne surgit que rarement, provoquant un goût amer et des bouffées de chaleur étouffantes et désagréables.

Je L'ai aimé. Cet été.

J'ai aimé. Il y a deux semaines.

J'aime encore.

Fred. Lisou. Maman. Zaza. Safia. Manue. Go. Milie. Alex. Raphaël. Rafaelle. Joueb. Papa. Daisy. Olive. Molly. Edouard aux mains d'argent. Cormac. Stop. Ca serait trop long à écrire. Puis en plus il y a Ceux du passé. Ceux qui font pleurer. Qui semblent parfois me parler. J'hallucine.

J'aime trop.