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Les yeux bleus me donnent le mal de mer
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©Ninoutita



Il me parle de la gloire et je ne l'écoute pas. Ca fait trois jours, monsieur, oui monsieur.
Il fumait au téléphone, j'entendais sa bouche aspirer, le papier brûler, la cendre sombrer. Puis, j'ai sombré à mon tour. C'a été lent, je n'y croyais pas. Plus d'appel, ce n'est pas grave. Quatre jours, je me sens bête : "pourquoi lui ai-je dit qu'il restait libre, que s'il décidait de ne plus m'appeler, je ne le prendrai pas mal ?". Pour une fois que j'avais échangé un petit bout de promesse. C'était le premier, je ne voulais pas me brûler. Le résultat est innommable. La suite ne vaut pas mieux. J'ai dormi, toute frétillante d'espoir, pensant qu'à mon réveil, il y aurait un appel en absence. Non, dix appels en absence. Mais le naufrage s'est poursuivi : le bateau avait déjà pris pas mal d'eau, j'étais mal barrée. Un mois, trois ans, quelle importance ?

Je n'ai pas une once de nicotine dans le sang depuis trois jours. Je ne ressens pas de manque, j'aimerais seulement ouvrir la fenêtre et allumer une cigarette pour écouter son embrasement. La nuit me recouvre, j'oublie et l'envie de cigarette, et le souvenir des yeux bleus sous de noirs cils de fille. Les yeux bleus me donnent le mal de mer. Une silhouette baille sous le soleil de minuit et l'ennuie empêche mon corps de se glisser dans un lit. Elle est étrange cette obstination qui me dit de ne pas fermer les yeux alors que la capacité de la journée semble s'être épuisée. Je cherche encore et en vain, et je laisse dégouliner les mots sur une page virtuelle. Une fois entre les draps, je me rends toujours compte que j'aurais pu voir un film, finir un vague texte, courir. Mais souvent, à tout cela, je préfère ouvrir grand la fenêtre et me complaire dans la mélancolie, allonger sur le sol. J'aime l'éclair de lumière que provoque les phares des voitures sur le mur et entendre le vent caresser les feuillages. C'est peut-être le romantisme du coeur vide. Ou plutôt, qui prétend être vide. Il voulait faire "hurler les objets" mais je me contenterai d'entendre leurs chuchotements. Qu'ont-ils d'intéressant à dévoiler ? Il est temps de se violenter avec Harley David son of a bitch, ça commence à déborder.


In The Black Of Night - Slow Train



Ecrit par ninoutita, le Jeudi 30 Avril 2009, 00:53 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

aphone
aphone
12-05-09 à 18:46

C'est vraiment joli. Moi aussi j'aime les éclairs de lumière provoqués par les phares des voitures sur le mur.
Bisous Ninou Jolie