Ma fin d'année va être très ronde. Elle croquera la vie à pleine dent, laissant couler des jours délicieux sur son menton dodu.
Enfait, le soleil n'est pas si aveuglant. Ce sont mes yeux qui le rejettent. Le rejettaient.
J'ai envie d'envoyer valser mes sautes d'humeur, d'en faire des confettis grisâtres qui parfument aigrement mon coeur. J'ai besoin d'un peu d'insouciance et beaucoup, beaucoup de sourires.
Ce soir, j'ai des cris plein la tête. On pourrait penser que c'est désagréable mais cela me donne l'impression de les avoir avec moi, vivants, joyeux et lumineux, me piquant mon taille crayon constellés de lunes, me chatouillant fougueusement au creux des reins.
Sur mon coeur, j'en ai dessiné un artificiel au cas où le réel s'arrêterait.
Mais maintenant, le soleil s'éteint peu à peu. Il cohabite avec la Lune pâle dans la lumière rosée.

Rose commes les chaises.

Aufait (je n'aime pas cette adverbe, il semble...mal placé à chaque fois que je le case quelquepart), j'adore ma nouvelle image. Elle est sortie d'un film que je n'ai pas vu: "Les yeux clairs".
Je trouve attirant le contraste entre la femme qui porte toutes les chaises multicolores et l'homme qui boite et en porte une sanguine, qui semble lui peser autant que celles de sa complice.
Et puis le coeur en haut à droite qui semble être leur étoile du berger.
Ce sont peut-être les nouveaux roi mages, en plus communs. Ou plus fantastiques ?

J'en connais un qui lui n'est vraiment pas ordinaire, sans hésitations possibles.

Alex m'a cherchée au tram à 18heures. Il rayonnait dans sa chemise bucheronne. J'adore cette chemise avec ses carreaux rouges et blancs. Elle embaume le propre, son parfum, toute cette odeur qui sait si bien me rassurer. Luc lui a téléphoné pour lui parler de "nous deux". Je l'ai tout de suite corriger en lui faisant remarquer qu'il y avait un lui, un moi mais pas de nous. Il a un peu froncé les sourcils et il a souri. Il ne me cerne pas toujours tout de suite mais finit toujours par y arriver.
Et puis, paf, d'un coups, m'a prise dans ses bras. Ca faisait longtemps qu'il ne l'avait pas fait comme si c'était mal. Il m'a sussurer quelque chose que je n'oublierai pas de si tôt.
Je suis agacée d'à chaque fois fondre ainsi. Faut me comprendre. Enfin, même si c'est peut-être un peu trouble, comme le vent qui se lève les nuits d'été. Celui qui vient directement de la mer jusqu'au balcon du Sud qui me pique les mains à cause des ses petites échardes amandes douces.
Sentir son coeur aussi près du mien, a fait battre mon coeur artificiel. J'ai bien peur que le vrai se soit éteint pendant quelques secondes.
On ne résiste pas à une promesse comme celle-ci. Malgré tous les risques qu'elle peut vous faire prendre.
Si c'est comme Notre premier été ensemble, il n'y a pas de quoi boire de l'eau toute sa vie. J'me comprends.




"Je reviendrai, comme l'an dernier. Même si notre Nous tangue un peu."