Le train (train)
©Ninoutita
Ta tête est à chaque seconde sur le point d'exploser, surtout depuis quelques jours. J'ai été réveillée cette nuit par la lumière électrique du plafonnier. Perte de mémoire, de la notion de temps, ouvrir les yeux dans un sursaut. Toute habillée. C'est quoi ce bordel ? J'ai un cahier entre les mains, des chaussettes aux pieds et je suis par-dessus ma couette. Il est deux heures du matin. Je voulais réviser et je me suis endormie à vingt heures. Pourtant, je ne manque pas de sommeil mais la fatigue est toujours présente, comme chez tous les autres.
Quand je le regardais, ce n'était ni une bouche, ni des yeux que je voyais mais la lumière. Ca me rappelle cet autre que je me remémorais avec un t-shirt jaune vif, des yeux bleu d'acier et les cheveux orange. N'importe quoi. Mon imagination me joue des tours, et mes rêves me prennent en traître. Je m'étais habituée à rêver de lui chaque nuit depuis quelques jours, et puis voilà que dans un des mes songes, j'engueule mon père parce qu'il s'est remis à fumer. Et quelles cigarettes ! Des black devil nauséabondes. Après une vite interprétation de la scène, j'en ai conclu que j'attendais peut-être que mon père m'engueule parce que je fume de temps en temps. Mais niet, il me laisse tranquille. De toute façon, qu'il m'engueule ou non, ça ne changerait rien.
Je me suis surprise ce midi à mentir à tout le monde pour aller me griller une clope et boire un coca dans un café. Peut-être parce que sinon, ma tête allait vraiment exploser. Des morceaux partout, des dégâts dégueulasses, le dégoût des femmes de ménage. Je dis encore n'importe quoi, c'est la fatigue.
Dans le café, il y avait un homme tout tremblotant, vieux mais plus insouciant que moi. Il mangeait lentement ses frites et tâtait du bout de la fourchette la viande brunâtre. Je crois qu'il a senti mon regard sur ses mains car au même moment, il a levé la tête et m'a adressé ces quelques mots : "vous écrivez quoi dans ce carnet ?". J'ai été surprise par le ton importun et l'accent juvénile de la voix. Et j'ai blablater un truc idiot, sans aucun à propos, une bouillie de mots inintéressante. J'étais dans un des mes jours d'associable et pourtant j'écrivais quelques phrases sur son allure. Un de ces jours où je vis la société par-dessous.
Ensuite, j'ai dû partir.
J'ai passé la porte, j'ai fait deux trois pas dehors. Puis je suis retournée au café, lui poser la feuille arrachée à côté de son assiette.
J'avais gribouillé en guise de signature "la menteuse".
Et je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir une certaine fierté à agir de cette manière.
Ecrit par ninoutita, le Jeudi 4 Décembre 2008, 20:07 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
oooh nooon pas les black devil ! PAS TOI ! (haha chez une fille d'une vingtaine d'année ça le fait mieux que sur un papa de 55 ans)
A norah jones ? C'est bien la première fois qu'on me dit ça ! Mais quoi, physiquement ?
A norah jones ? C'est bien la première fois qu'on me dit ça ! Mais quoi, physiquement ?
Re:
Y'a un petit air effectivement, et aussi tu dégages quelque chose (comme chaque personne) qui me fait penser à elle ^^
Re:
Heu, je n'ai jamais été contre la cigarette, j'étais contre le fait d'emmerder le monde avec l'odeur.
NUAAAANCE
NUAAAANCE
Oh, il est joli, cet instant.
Moi aussi je suis fière de ta manière d'agir. Ca rend les petites choses de la vie plus touchantes. La vie la tienne, et celle du vieux monsieur.
Moi aussi je suis fière de ta manière d'agir. Ca rend les petites choses de la vie plus touchantes. La vie la tienne, et celle du vieux monsieur.
disturb
Je reste éberluée par ton audace avec le petit monsieur du café ! Et en plus de ça, tes mots sonnent juste et sont bien alignés ... *fan fan fan*
Hier j'ai failli t'envoyer un sms. J'ai regardé "my blueberry nights" (tu l'as peut être vu ?), et une comparaison m'est venue à l'esprit comme si ça me sautait tout d'un coup aux yeux ... tu me fais penser à Norah Jones ... et sincèrement, prend ça comme un compliment ;)