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Le beau et la bête
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Pâle inspiration.
Des bribes de larmes acidulées. Vidée de tout espoir, les sourcils à demi-froncés, les lèvres rouquines... ou les cheveux ?

Sans pour autant l'abandonner, il se lasse d'être son amant. Passer trente-six mille fois sa main dans ses cheveux, respirer son parfum d'abord doux puis nauséabond. Il lui a dit trente-six mille fois qu'elle en mettait trop. Enfait, il ne la supporte plus. En continuant à l'aimer. Complexe.

Perplexe. Elle se mordille les lèvres tout en engouffrant un kitkat dans sa bouche gonflée par un gloss à strass trop brillants. Elle éblouit les passants, enfin, elle le croit. C'est que c'est le plein été. Tout le monde transpire à grosses gouttes, une odeur nauséabonde se meut dans le tramway trop plein de vacanciers. Dans ce fourbi grouillant, elle pense à lui…

Ils sont des millions à lui demander pourquoi il continue à l'aimer. C'est vrai qu'il ferait mieux de la faire déguerpir de sa vie, et vi(t)e. Mais elle le touche avec son maquillage exagéré, ses phrases maladroites, ces tournures toutes faites, son accent à couper au couteau, sa dent de devant toute cassée, ses yeux toujours rougis par des larmes invisibles et surtout, surtout, son rire gras, presque insupportable qui pourrait traverser tout la France, toute l'Europe même, dépassé l'Empire State, transcender l'univers ou simplement s'échouer contre son tympan qui s'est amouraché d'elle au premier gloussement. Hésitant.

Patiente. Ca fait deux heures qu'elle attend sous le soleil écrasant. Son gloss est pratiquement parti à force de se mordre constamment les lèvres. Elle prie pour qu'il ne soit pas mort, écrasé par un bus, comme les chiens dans les histoires breves avec plein de détails cruels. Elle adore ce genre d'histoires glauques. Oui, oui, un chien écrasé par un bus, c'est glauque. Mais il ne vient pas.

Deux heures. Il ne git pas sous les roues d'un bus, il est assis sur les quaies et fait coucou aux quelques touristes dans les bateaux-mouche. Il hésite à la retrouver, il pense au qu'en dira-t-on, il pense aux autres. Encores les autres, c'est un thème récurrent. Les autres par ci, les autres par là et lui dans tout ça ?Déterminé.

Larmoyante. Deux heures et demi, elle pleure. Il ne viendra plus, elle en est sûre. Et puis, des pas derrière elle, des mains qui se posent sur ses yeux humides, un "c'est qui ?" et son rire de gamine, son rire très fort, trop fort qui résonne au loin dans les tympans des autres qui ne connaitront jamais la raison de ce charmant éclat de joie.
Ecrit par ninoutita, le Jeudi 6 Septembre 2007, 19:23 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

inconsciente
inconsciente
06-09-07 à 19:43

J'adore.

Tu ne cesses jamais de m'épater.

 
Jeanne
08-09-07 à 02:09

J'aime bien; y'a de l'idée avec tes adjectifs en début et fin de paragraphe.. Et puis le petit scénario est pas mal.. :) la fin également ac cette joie qu'éprouve la fille sans que "les autres" en connaissent la raison, ms je trouve que tu aurais pu le dire un peu mieux (ne me demande pas comment!).

 
Juliette
08-09-07 à 23:16

Ecoute Ines je suis sans voix, c'est vraiment beau. Marguerite sort de ce corps ... Et je crois bien que c'est la joie du garcon que les autres ne peuvent pas comprendre ...