Je veux bien faire confiance aux crocodiles mais parfois ils sourient trop et leur dents à l'allure carnassière ressortent beaucoup.
Il se trouve que la copine d' Alex est un crocodie brillant, flamboyant et sexy. Il en pleure presque. Il a peur qu'elle disparaisse après une soirée bien arrosée au volant d'un beau(x) ( j'avais mis un x au beau parce qu'il se peut qu'ils soient mille ) mec fou.
Alors je le rassure, je mets de côté mes foutus sentiments possibles et je l'écoute parler. Même si j'ai l'impression d'être celle à qui on peint des tableaux problématiques. Bientôt je vais devenir une grande collectionneuse de peines de coeur et de chagrins familiaux. Peut-être même que je deviendrai riche.
Là je me ris d'eux mais pourtant j'ai moi-même les yeux qui transpirent lorsque j'entends ces êtres chers fondrent en larme d'un coups. Et pour une autre que moi.

C'est dans ces moments là que je barre mes faux espoirs et que j'enfile le déguisement de bonne copine. Ou bonne amie. Passons.

Pourtant j'y crois tellement parfois, quand je tremble dans ses bras réconfortants et que je soupire doucement.
J'y crois.
Alors c'est comme une baffe. Je déteste les crocodiles femelles.
Soit dit en passant je continue à rabacher à tout le monde que je ne l'aime pas. "Juste, je tiens à lui." Personne ne me croit mais tant pis, moi je sais.
A quoi bon convaincre les autres si c'est impossible ? J'ai beau leur dire, ils me rient au nez. Donc je passe pour la fille indécise qui aime, qui hait, qui chérie et qui tue du regard.
Ils ne savent pas ce qui se passe à l'intérieur de cette tricheuse sentimentale. Ils ne savent rien du tout.

Et ils interprétent.

Le seul qui sait c'est Alex. Il sait que non. Et pourtant oui. Malheureusement, ils ont à moitié raison.

* celui ou celle qui comprendra l'article est un héros :)