©Ninoutita


Contrairement à beaucoup de monde, je ne trouve pas les premiers jours aux airs printaniers particulièrement réjouissants. Certes, il y a de francs rayons de soleil, des narcisses, la joie retrouvée des gens mais l'atmosphère est emplie d'une drôle de nostalgie, mais plus la nostalgie du futur que celle de ce qui est déjà. J'ai quand même une forte tendance à la mélancolie. Au lieu de me réjouir de la douceur retrouvée, je reste de glace, comme j'ai pu l'être physiquement pendant les plus froides journées d'hiver.
C'est que le temps n'a jamais beaucoup influé sur mon moral, il reste assez indépendant et les jours pluvieux ne le rendent pas mauvais ou devrais-je dire "pas plus mauvais" ? J'écris comme si j'étais tout le temps déprimée et exécrable, mais cette dernière année de lycée n'est pas facile, elle sent fort la routine et le déjà vécu. Je dis sûrement une bêtise car beaucoup de gens regrettent souvent leurs années lycée. Pourtant j'ai discuté avec la petite amie de June (eh oui...) lundi soir, et elle avouait ne rien regretter du tout, que ces trois années étaient trop pleines de souvenirs désagréables.
June, je le vois assez souvent ces derniers temps, toujours plus ou moins par hasard. J'ai cessé de passer de temps en temps chez lui, et lui de m'écrire. Je ne l'idéalise plus du tout, et en cessant, il a perdu beaucoup de son charme. Comme quoi le charme est une qualité toute relative : les autres nous la donnent, on ne la possède jamais. La beauté est différente, et lorsqu'on sait trop qu'on la détient, on devient ennuyeux. Ma mère m'a parlé d'une jeune fille dans un café, elle m'a confié que ses yeux étaient grands et bleus, sa bouche bien dessinée, son nez assez petit. Lorsqu'on prenait chaque partie du visage une par une, elle était très belle. Mais l'ensemble n'était bizarrement pas harmonieux et surtout, oui surtout, elle ne dégageait rien.

Hier je dormais dans la voiture, mon sommeil était particulièrement lourd. Soudain, je me mis à aimer The Doors. C'est bien de ne plus cracher sur un groupe de légende. C'est bien, ça réconforte. Voilà, je ne suis plus si stupide, je me mets à apprécier les Doors.
Oh, et j'ai rêvé de Romain ce matin, il était plus ou moins charmant (vu que c'est une notion relative...), et je ne comprenais pas ce qu'il cherchait à me dire. Son visage devenait progressivement terriblement flou, je criais. Un de ces rêves d'amour déchu complétement stéréotypé, il ne manquait plus que je me réveille en sursaut, en eau. Or j'étais en sueur lorsque mon réveil a sonné. Voilà, j'aime les Doors et suis un stéréotype. Aime-moi !


Break on Through - The Doors