Bercée par une tristesse qui prend au coeur, qui donne l'impression d'être plus vide qu'un puit en période sèche. Sèches comme mes larmes qui ne tombent pas. En plus je suis submergée par les exposés, je stresse pour mon rapport de stage, je stresse pour ma soeur, je stresse parce que demain je reprends le morose rythme des cours et que j'en n'ai vraiment vraiment pas envie.
Dimanche pluvieux qui ne cesse de goutter sur le sol grisâtre comme le ciel. J'ai pas envie de pluie, j'ai envie de neige. J'ai envie de rien. Juste d'un lit pour m'y allonger, d'un sommeil pour y pénétrer.
Et puis il y a ce dégoût de moi-même, je me sens trop grosse alors que je ne le suis pas. Je n'irai tout de même pas jusqu'à tout dire à la cuvette mais j'irai quand même jusqu'à un peu pleurer de peur de trop changer. Je n'accepte pas tellement le changement. Il me fait peur. Parce qu'il est souvent trop brusque.

Le jour commence à tout doucement s'en aller, faisant place à une nuit qui me rapproche de plus en plus à demain et ses trois heures et demi de technologie. Plus que quelques scéances et c'est fini. Heureusement.
Plus qu'un an et c'est le grand changement que j'attends avec tant d'impatience.

Quelques douces notes résonnent dans mes oreilles, celle de Joe Hisaishi, celle de Chihiro, j'adore ce film, l'ambiance qui y reigne, les images et la sensation de liberté mais aussi d'emprisonnement qu'il me fait ressentir.

Je viens de regardé par la fenêtre, les feuilles brunâtres semblent d'une vive couleur dans le ciel bleu-gris, tellement froid.
J'ai froid mais pas complétement. Juste quelques frissons qui parcourent mes mains gelées comme à leur habitude.
Une putain d'habitude d'ailleurs.
Dimanche dernier c'était mieux, j'étais bien, là, lovée dans le canapé pourpre devant la télé, le patinage artistique dans les yeux, la tasse de thé vert brûlante dans les mains. La perspective d'un stage en tête.
Aujourd'hui c'est autrement différent. Bien sûr la matinée fut sympas avec Lisou, mais après je n'ai fait que bosser. Comme si rien d'autre n'était à faire.
En même temps je préfère ça que de me lamenter sur mon sort pas si nul.
Pas si non.
Sauf que Fred fait de mon sort un sort moins sympas que d'habitude.
J'aurais bien voulue prendre son numéro de téléphone, son e-mail ou que sais-je encore, mais ma raison l'emporte à chaque fois.
Pourquoi ?
Parce que peut-être que c'est plus sain pour moi. Mais là maintenant, je me fous d'être saine ou pas, j'ai besoin de bonheur. Parce que je ne sais pas. Malgré les bonnes journées que je passe, il y a toujours ce fond déprimant qui veut quelque chose d'encore mieux. Je ne suis jamais satisfaite.
Et je m'en veux beaucoup d'être ainsi.