Rédigé ce matin.

Mes pas résonnennent sur les dalles blanches. Je me tourne vers le ciel, les feuilles oranges, jaunes, brunes se détachent de l’immensité turquoise. Je repars, ces feuilles qui frissonnent derrière mon dos tout trempé par le soleil ébahie. J’ai un peu froid dans mon pull blanc, ma jupe rouge se gondole, mes collants se rayurent et mes converses tappent discrètement le sol.
Mes yeux sont cernés et ma main a peut-être un peu abusé sur le khôl vert. Mais je m’enfous. La barre chocolatée que je tiens dans la main fond déjà dans ma bouche.
Aujourd’hui, je n’ai pas d’apprioris sur ma vie, ma soeur s’en va, elle ne m’oubliera pas, Cormac s’en est allé, il reviendra à Noël avec elle, tout, oui, tout va bien. Et le soleil peut bien me rire au nez, je lui rirai au sien. La musique de Yann Tiersen résonne dans mes oreilles. L’accordéon danse, me donne une joie qui m’est familière. Je ressens presque l’envie de danser moi aussi, dans la rue bourrée de monde, et puis qui sait, eux aussi riront de moi mais là encore je leur rirai au nez.
Ou alors je m’enfuirai vers un ailleurs encore plus clément, avec des statuts en smarties, des étoiles qui jouent du violon, des arbres qui chantent, des enfants aux visages angéliques, des guerres où les armes sont des baisers, des rêves qui se réalisent en trois minutes, des sourires qui s’installent partout, sur les gens, sur les chiens et les pigeons. Même si je sais que ce monde est un pur souhait qui disparait en un éternument j’aime rêver à un n’importe quoi mélodieux, un méli-mélo romanesque.
Cet après-midi, je vois ma Lisou, quoi de mieux pour bien commencer le week-end ?
On ira surement se poser dans l’herbe et on restera là, toute l’après-midi, à regarder les gens, à parler et à rire encore et encore jusqu’à ce que le souffle nous manque.
Je veux de l’insouciance dans mon caractère, beaucoup d’insouciance, une de celle qui fait virevolter les jupes trop fines pour la saison, les regards plus verts que les feuilles. Je dis, je me perds dans des mots qui racontent un peu trop et qui rêvent aussi.
Mais pourquoi écrirai-je autrement alors que cela fait un aller direct de mon coeur jusqu’à l’ordinateur.
Et même que je fais des rimes sans le faire exprès. Enfin, sans le faire exprès, ça c’est à prouver. Plutôt que mon subconscient le fait à ma place.
Ou alors ?

Rien.
J’ai dit ‘ insouciance ‘.
Alors plus de réponses aux questions inutiles.