Infâmes pitreries
Tais-toi. Consumme ce foutu cigare, tais-toi. Ne fais pas ta fine bouche, prends le risque d'aller vite. Je sens bien qu'autour de toi, c'est le déluge. Les débuts te font penser à la fin, dis-toi que c'est normal, que rien n'est plus à l'endroit dans ce monde.
Il faudra faire vite, enfiler ses chaussures en quelques secondes, sauter dans la rue, éviter les flaques, ne pas se noyer, allumer une cigarette sans la fumer, se cramer les doigts, se viander, encore, puis se taire, les regarder s'entendre bien, les saluer, leur vomir au visage mais que dans la tête, toujours dans la tête. Il n'y a plus rien à comprendre. Dès lors, tu fais partie des incompris, ceux à qui on ne parle plus. Tu étais coule, tu ne l'es plus. Tu auras beau faire de grosses blagues grasses, ils ne riront pas. Mais alors ? Alors, ça te fait verser quelques fines larmes ridicules. Comme si tu n'arrivais pas à faire partie d'un groupe d'amis. Normal, tu cherches toujours une sortie, une espèce de porte vers la solitude.
Tu aimerais bien évoluer, indépendante, sans barrières, sans reproches et sans nom.
Devant un feu de cheminée, tu as jetté sa dernière lettre. Ses fines lettres noires se sont lentement enflammées et tu as souri tristement comme on pleure de joie. Vite, tu as séché des larmes qui auraient pu perler, vite tu as essayé d'oublier l'inoubliable.
Dans le bus, tout à l'heure, se dire qu'on a été amoureuse d'un fou. Et se rassurer, frissonner en pensant à M. Le soleil filtre ses rayons à travers la vitre poussiéreuse et j'étouffe, le chauffeur a abusé avec le chauffage, comme d'habitude.
J'ai sorti le manteau rose, signe que je ne crois plus à l'automne, même si les feuilles multicolores devraient m'en dissuader.
J'ai marché dans la boue, j'ai failli m'y enliser. Mais est-ce que c'est son sourire ou tout simplement ma conscience qui a fait que je suis assise bien au chaud, à poser quelques lettres fânées ici ?
Je voudrais bien me contenter d'être heureuse mais je n'y arrive pas.
Compliquée, moi j'vous l'dis.
Ecrit par ninoutita, le Dimanche 11 Novembre 2007, 16:36 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
Haha, et on s'est croisé, tu étais RESPLENDISSANTE.
c'était trop bien. tu es restée pour andrew bird ?
c'était trop bien. tu es restée pour andrew bird ?
ines cette photo me fait peur. on dirait bjork avec la coupe de je ne sais plus le nom de cette star qui a les cheveux blancs, sur le corps d'un david bowie blanc crème et aux longs doigt. un genre de cadavre exquis bioutifoule mais freaky freaky quand même !
le texte est beau comme d'habitude, tu es ma (p)reference, à moi !
le texte est beau comme d'habitude, tu es ma (p)reference, à moi !
Re:
Zoupita de mon coeur, j'espère que tu as bien compris que cette femme aussi divinement freaky soit elle, est Monroe ?
bien à toi,
evite les Quytes à Lyon.
bien à toi,
evite les Quytes à Lyon.
Re:
punaise non, je l'avais pas reconnue... la honte.
et doublement parce que... j'ai loupé mon car pour lyon, il est parti sans moi, gonflé quy-là !
et doublement parce que... j'ai loupé mon car pour lyon, il est parti sans moi, gonflé quy-là !
Ha nessmouth c'est super cucu la praline mais idiotement j'ai l'impression de te comprendre même si c'est sans doute pas pareil -tout est toujours différent-, mais tes mots me touchent ...
J'espère que tu vas le trouver neurbo et aussi qu'on vas se croiser à Beirut.