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Et mon ombre se déshabille
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© Ninoutita


Tu pâlis; c'est pas par violence. C'est rien, tu n'es pas un de leurs témoins sans scrupules, tu restes fier, l'oeil levé vers le haut malgré les éclaboussures.
J'ai rarement eu tant hâte d'être un lundi, je suis animée par je ne sais quelle excitation qui noie un peu mon désarroi. J'aimerai avoir droit à une semaine supplémentaire pour dormir longtemps, je n'ose dire durablement de peur d'être mal comprise. Je n'ai pas la sensation de m'être vraiment reposer, en témoigne ma face entre le livide et le déconcerté, le sourcil à demi-levé et l'oeil vitreux, bientôt je trancherai des gorges dans un mauvais Tim Burton que ça ne m'étonnerait même pas. Les châteaux de la Loire m'ont offert des nuits un peu trop envahies par des rêves, des jolis rêves à l'eau de rose avec un chassé-croisé entre l'Etranger et moi, un croisement digne d'In the Mood for Love, mais aussi des rêves qui dérangent, qui démangent, qui dégoûtent et qui désorganisent l'esprit pour le rendre un peu plus fou, un peu plus flou. Je suis désolée pour ces "ceux" qui sont apparus dans mes rêves, les rendant bien désagréables, ces inconscients qui malmènent mon inconscient, le rendant encore plus bordélique tout en le saupoudrant quelquefois de paillettes magiques. Mais il y a toujours les absents, les manquant qui continuent à me manquer, Romain où-es tu ?
Je ne te rêve même plus.
J'ai l'impression d'avancer à taton dans le vide et de prendre beaucoup, beaucoup de rides. L'amour que j'ai pour toi se repose, il s'est mis en mode pause, je réalise, même si putain je sais que j'ai dit souvent cela. "Je réalise" et nianiania, ça doit sonner faux dans l'oreille de certains.
Dans la mienne, j'admets son bourdonnement sourd qui a enfin remplacé le sifflement aigu du mensonge que je me prodiguais à moi-même.
Cette nuit je voudrais seulement dormir dans le noir complet : dans ma chambre et dans ma tête, aucune lueur, juste l'obscurité, pas de rêves, juste la succession de néants, aucun bruit, juste mon soupir de contentement.
Pas morte non plus.




A la surface de la mare noire,
Nage un seul pâle canard.
Le bec tourné vers le ciel
Il supplie la perte de ses séquelles,
Son agonie, sa gorge serrée
Son plumage gris et ses ailes abimées.
Il ne sait plus, on dirait même qu'il a oublié
Le pourquoi de sa souffrance de presque noyé.
Est-ce la solitude ?
Ou l'air irrespirable ?
Mais à travers son apparence minable
Se cache une interlude :
Le passage entre la vie et la mort,
L'ultime soupir du corps.




Ecrit par ninoutita, le Samedi 23 Février 2008, 01:15 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

inconsciente
inconsciente
23-02-08 à 02:02

Cela fait des heures que j'attends de voir ton nom s'afficher dans la liste des nouveaux articles.
Enfin tes mots. Même sombres, obscurs.

Tu m'as manquée.

 
ninoutita
ninoutita
23-02-08 à 13:42

Re:

Ca fait plaisir de te voir toujours là, de savoir que tu aimes mes mots.
Je t'embrasse fort !
 

 
inconsciente
inconsciente
23-02-08 à 15:17

Re:

Moi aussi !
Tu viens bien la deuxième semaine des vacances d'avril ?