Et merde.
Pourtant ma journée avait bien commencée. Je n'avais pas confondue le chipotlé avec la confiture, je ne m'étais pas exploser le pieds à mon ventilo. Oui, vraiment, tout allait pour le mieux. Et puis j'ai eu l'idée d'aller faire les soldes. C'est pas trop dangeureux normalement d'aller en vilnus. J'ai bigophoné Naji pour lui demander d'aller faire les magasins avec moi.
"Ah mais Nin's aujourd'hui j'vois mon choupinet"
Ouais, comme tous les jours...et quand ta Nin's -soit disant- préférée te demande de passer une demi-journée avec elle, non tu préfères toujours être avec LUI. Les filles qui ont un copain sont toujours égoïstes.
Et merde.
Alors j'ai pris mon bus, puis mon tram. À l'arrêt de tram j'ai aperçue Maxime ( mon ex ), de peur qu'il ne me voit, je me suis faufiler entre un groupe de racailles et un poivroit inconscient. Bien sur, ce qui devait arriver, arriva.
" WESH! Bien ou quoi?"
Une racaille. Qui m'emmerde. Comme d'hab. Ah merde, y 'en a pas qu'une. Si je relis bien, j'ai marqué que c'était un groupe.
Et merde.
Re " WESH, bien ou quoi?"
"tu peux parler correctement s'il te plait?"
" Wesh, ma rolpa, on parle le même Fran.....zoummmmmpapa"
Aaaah Ohhhh tram adoré, que j'aime quand tu coupe le sifflet à ces racailles mal-aimés.
Et puis je suis arrivée en vilnus. J'ai marché lentement vers la fnac. Strasbourg l'été, c'est crevant.
Arrivée à la fnac, je suis restée une bonne minute entre la sortie et l'entrée de la fnac, vous savez là où il y a la clime qui vous fouette le visage, les mains, le cou, la nuque, tout, tout. Puis vu que le tous les gens me regardaient, je me suis décidée à entrer. J'prends l'escalator, manque de me fracasser la tête contre les marches dur, froides, en métal.
Et merde.
Je déteste les escalators. C'est dangeureux, pour les gens comme moi, qui ne font que regarder en l'air.
Rayon cds. J'écoute le nouvel album de Royksopp. Et puis là, dans un océan d'inconnus, mes larmes commencent à couler.
Et merde.
Ce n'est pas la musique qui me fait pleurer, c'est la solitude. Etre seule. Encore et toujours. Pourtant j'ai des amis. Mais... Mais quoi? C'est moi qui ne les a pas appelé. Ils ne sont pas sensés savoir que j'allais en vilnus cette aprème. C'est moi qui cherche à être seule. C'est moi qui cherche à me trouver. Ou plutôt à me retrouver. Un mec s'avance vers moi. Et moi je recule. Je cours vers l'escalator, manque de prendre celui à contre-sens et resors de la fnac, un peu boulversée.
Et merde.
J'étais partie pour faire les soldes moi, pas pour pleurer. Je vais à Zara. Je choisis, j'essaie. Et j'opte finalement pour une jupe noire à plusieurs épaisseurs et transparence, une robe (ouaiiis! UNE ROBE! ) blanche toute simple et un débardeur rouge sang et marron chocolat.
Je repars de Zara, un peu coupable, mais un peu contente aussi. Et je ne sais pourquoi, mes pieds commencent à avancer vers la place de la République. Mauvaise idée ça, très très mauvaise idée.
Bien sur, IL y est. Avec ses cheveux roses, ses yeux verts, sa putain de boucle d'oreille qui me nargue. Non, il n'est pas comme les autres. Enfin si, mais non.
Quand il me voit, son regard s'assombrit. Mais finalement, il me sourit puis me fait des signes de la main pour que je le rejoigne. Les rejoigne. Il est avec le même "pote" que la dernière fois et la même copine. Thierry et Marie.
On parle. On blague. On fume, sauf LUI et moi.
Et puis il m'amène un peu à l'écart. Un lueur d'espoir illumine mon coeur puis s'assombrit.
Il se racle la gorge. Allez dit-LE. Il commence.
" Écoute, Inès..."
Je l'encourage à continuer, sans trop l'encourager. Je sais . Déjà.
" Tu sais.."
"Ouais je sais."
" Tu ne m'en veux pas?"
" Non...pas du tout"
Et là, je lui lâche un grand sourir de la mort qui tue. Puis, mes yeux s'embuent.
"J'aimerai juste l'entendre de ta bouche"
" Je suis gay. Tu n'es qu'une amie pour moi, je suis désolé"
C'est pas la peine d'être désolé. T'es gay, c'est ainsi. J'avais cas naitre avec un pénis.
" Mmmm groumph".
Et merde.
C'était pas une bonne idée d'y aller.
" Si je l'avais pas été, tu m'aurais tout de suite plu"
Ouais mais tu l'es.
" Moui..."
" Par contre tu plais beaucoup à Marie !"
C'est ça ouais.
" Désolée, elle ne m'intéresse pas, ce n'est QU'UNE AMIE"
Et je suis partie.
Et merde.
En plus il essaie de me caser pour que j'lui foute la paix.

Mon portable sonne. C'est moutti. Elle me rejoint en ville.

Merci maman, d'être là quand il faut, toujours sans le faire exprès.