Tant d'hommes morts en quatre années. Rien que d'y repenser, ça me fout un cafard terrible.

Hier je suis allée à Verdun avec la classe. Mes yeux sont encore tâchés par la boue, les rats et surtout par la Mort présente dans tous ces profonds trous d'obus.
J'avoue qu'aujourd'hui, je suis déprimée, morose et en plus de tout ça malade.
Même pas la force d'écrire quelque chose de qualité, juste la force de crier ma morosité. Alors peut-être que cet article sera désagréable à lire mais tant pis, mes doigts ne peuvent écrire quelque chose de poétique quand mon cerveau est dans un tel état d'esprit.
La guerre me pèse, me fait peur. Le monde est constament déchiré par des conflits que l'on pourrait éviter si ILS le voulaient vraiment. Mais à en croire ce que l'on voit, Dieu a créé les hommes pour s'entre tuer. Même si c'est un peu fort d'utiliser ce terme là.

M'enfin il n'y a pas que la guerre qui me tourmente. Je me sens seule. Encore, ouais. Comme si je ne pouvais pas vraiment me confier à quelqu'un à part par l'intermédiaire de lettres. Mais les lettres, ça ne suffit pas complétement.
Le soleil brille d'un éclat pur et blanc entrecoupé par les mouvements réguliers des feuilles agitées par le vent. C'est serein mais ça n'appaise pas ce vide en moi. Je n'ai même pas la force de verser quelques larmes. Rien n'émane de moi. Je me sens comme une poupée en matière plastique ; la tristesse en plus.
J'ai envie de voir l'océan. Cet océan qui m'embaume de gaité. Ce vent qui fouette chaque bouclette de mes cheveux. Ce sable qui se glisse entre mes doigts de pieds. Ces poissons qui frétillent un peu plus loin en attendant de se faire attrapper par un bec. Le ricanement de la mouette dégustant son poisson. Mon sourire qui est enfin présent. Les quelques accords d'une joyeuse mélodie, pleine de souvenirs. La main douce d'un ami qui tient la mienne. Et mes yeux qui se ferment, éblouis par le soleil, endorolis par le sel.
Le Bonheur quoi.
Il m'en faudrait un peu aujourd'hui...