Élucubrations fânées
Un jour j’ai cru à la Tour Eiffel au Japon et au Big Ben à Buenos Aires. Puis je suis allée plus loin dans mes élucubrations, comparant Mansle à Tokyo. Mais ça, c’est une autre histoire.
Après que j’ai fait part des mes pensées tarabiscotées au docteur Morose, il m’envoya cuver mes rêves alcoolisés dans un asile pas loin d’un fleuve argenté.
Le coin était beau mais le toit était troué. Quand il pleuvait et que je levais ma tête, de grosses gouttes de pluie venaient me piquer les yeux. Et ça, c’était très, très désagréable.
Ensuite j’ai voulu partir.
Alors un matin j’ai préparé mon baluchon étoilé et je m’en suis allée le coeur plein d’espoir. J’ai vogué sur le fleuve d’à côté et me suis finalement cogné contre un mur de briques. Il s’étendait devant moi, grand, fier, intraversable et semblait avoir poussé tel un arbre dans une forêt; autrement dit, ç’avait l’air normal.
Mais la panique a quand même pris mon ventre, mes membres ont commencé à trembler et je me suis évanouie en plein milieu du fleuve, me noyant peu à peu dans l’eau qui devenait de plus en plus éblouissante.
Trois ans plus tard, je me suis réveillée. A cause des canicules, le fleuve s’était asséché, me ramenant à la vie avec en prime des pattes d’oie et un gros coup de soleil sur les joues.
Ma gorge assoifée me piquait et mes jambes étaient lourdes mais je me suis tout de même levée, vacillant au début, dansant à la fin.
J’ai aimé revivre. Goûter au plaisir de se sentir respirer. Entendre les battements de son coeur.
Vivre.
Quel mot ridicule.
Et en une seconde mon esprit est devenu obscur. Vivre n’avait plus aucun sens et je voulais à nouveau agoniser dans la si belle eau argentée. A ce moment là, des larmes ont roulé sur mes joues rougeoyantes. Le coup de soleil les avait rendues piquantes et cette sensation me donnait encore plus l’impression d’être vivant.
Lorsque j’ai croisé le premier être humain, j’ai vomis des mots mielleux à souhait. Ma folie d’antan avait disparu, j’étais un homme normal à présent et plus rien n’avait la même saveur.
Puis j’ai rencontré une femme. Elle avait de longs cheveux châtains décoiffés, marchait vite et sentait les fleurs fânées. Je suis allé à sa rencontre et me suis présenté. Mais j’avais oublié mon prénom. Elle a ri très bruyamment et ses yeux émeraudes brodés de longs cils noirs se sont embués. Maintenant, elle pleurait et moi, je l’ai embrassé.
Ensuite j’ai réalisé petit à petit, comme font les gens normaux après une soirée arrosée et peuplée de bêtises plus rocambolesques les unes que les autres.
J’ai pris la fuite et elle a couru derrière moi. On s’est baladé ainsi pendant deux longs mois et quand je me suis enfin arrêté, elle était toujours là.
Son amour et le mien n'avaient pas fânés.
Après que j’ai fait part des mes pensées tarabiscotées au docteur Morose, il m’envoya cuver mes rêves alcoolisés dans un asile pas loin d’un fleuve argenté.
Le coin était beau mais le toit était troué. Quand il pleuvait et que je levais ma tête, de grosses gouttes de pluie venaient me piquer les yeux. Et ça, c’était très, très désagréable.
Ensuite j’ai voulu partir.
Alors un matin j’ai préparé mon baluchon étoilé et je m’en suis allée le coeur plein d’espoir. J’ai vogué sur le fleuve d’à côté et me suis finalement cogné contre un mur de briques. Il s’étendait devant moi, grand, fier, intraversable et semblait avoir poussé tel un arbre dans une forêt; autrement dit, ç’avait l’air normal.
Mais la panique a quand même pris mon ventre, mes membres ont commencé à trembler et je me suis évanouie en plein milieu du fleuve, me noyant peu à peu dans l’eau qui devenait de plus en plus éblouissante.
Trois ans plus tard, je me suis réveillée. A cause des canicules, le fleuve s’était asséché, me ramenant à la vie avec en prime des pattes d’oie et un gros coup de soleil sur les joues.
Ma gorge assoifée me piquait et mes jambes étaient lourdes mais je me suis tout de même levée, vacillant au début, dansant à la fin.
J’ai aimé revivre. Goûter au plaisir de se sentir respirer. Entendre les battements de son coeur.
Vivre.
Quel mot ridicule.
Et en une seconde mon esprit est devenu obscur. Vivre n’avait plus aucun sens et je voulais à nouveau agoniser dans la si belle eau argentée. A ce moment là, des larmes ont roulé sur mes joues rougeoyantes. Le coup de soleil les avait rendues piquantes et cette sensation me donnait encore plus l’impression d’être vivant.
Lorsque j’ai croisé le premier être humain, j’ai vomis des mots mielleux à souhait. Ma folie d’antan avait disparu, j’étais un homme normal à présent et plus rien n’avait la même saveur.
Puis j’ai rencontré une femme. Elle avait de longs cheveux châtains décoiffés, marchait vite et sentait les fleurs fânées. Je suis allé à sa rencontre et me suis présenté. Mais j’avais oublié mon prénom. Elle a ri très bruyamment et ses yeux émeraudes brodés de longs cils noirs se sont embués. Maintenant, elle pleurait et moi, je l’ai embrassé.
Ensuite j’ai réalisé petit à petit, comme font les gens normaux après une soirée arrosée et peuplée de bêtises plus rocambolesques les unes que les autres.
J’ai pris la fuite et elle a couru derrière moi. On s’est baladé ainsi pendant deux longs mois et quand je me suis enfin arrêté, elle était toujours là.
Son amour et le mien n'avaient pas fânés.
Ecrit par ninoutita, le Mardi 12 Septembre 2006, 22:44 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
Mais non manzin, je sais que tu lis (paaas hahaha et puis j'apprécie que tu sois au moins allé sur mon joueb et que tu ais rajouté un commen-terre mwhahaha).
Et puis t'es le manzin le plus constipant d'la galaxie (et dans mon cas, c'est un compliment !
Et puis t'es le manzin le plus constipant d'la galaxie (et dans mon cas, c'est un compliment !
Un jolie histoire.
C'est vrai que c'est un peu ça, l'amour, se courir après tout le temps et puis finir, essouflés, par s'embrasser.
manzin
Bon ok je voulais faire un super jeu de mot débile pour te faire plaisir, mais j'ai l'impression que tu va encore dire que j'ai pas lu ce que t'as dis que je fais juste un commentaire pour te faire plaisir...
comment? terre?
HAHAHAHAHA
:p