J'entends encore cette mélodie de piano triste, mélancolique et nostalgique. Je me souviens que Quentin aimait la jouer. Elle était pleine de rebondissement, mais le refrain triste revenait toujours comme un cercle infernal. Quentin me manque.
C'est peut-être pour ça que j'ai eu un choc quand j'ai entendu Mamy la jouait. Et puis, d'un coup mes larmes ont coulées. J'avais peut-être un peu peur qu'elle disparaisse comme lui.
C'est pourtant ridicule. Une mélodie ne peut pas porter mal chance.

Quand j'y pense, j'ai perdu pas mal de gens que j'aimais. Il y a eu Papi, puis Ané (mon autre grand-père) et un an après Quentin. Il y a aussi eu, même si ça peut paraitre ridicule, des animaux comme Minnie ( le tout premier carlin de la famille) et Réglisse ( ma chatte) qui m'avaient beaucoup aidées lors de ces décès. Un peu grâce à elle, et à ma famille bien sûr ( à cette époque, je ne t'avais pas Lisou) j'ai pu mieux surmonter leurs morts. Celle qui a été la plus dure est surement celle de Quentin. Parce que je l'ai vécue. Sous mes yeux. Mais je n'ai plus envie d'en parler. Cette époque où parler de cet affreux jour m'aidait psycologiquement parlant est révolue. Maintenant je cicatrise. Enfin, j'essaie.

Mais parfois j'ai peur. Par exemple, je ne peux pas me coucher en m'étant engeuler avec quelqu'un ou en ayant tapper une de mes chiennes parce qu'elle avait fait une connerie car j'ai peur qu'il n'y ai pas de lendemain. Que la personne ou l'animal meurt pendant son sommeil.
Enfait depuis que j'ai eu à surmonter des "épreuves" je suis devenue très superstitieuse. C'est presque devenue une superstition maladive.
Il faudrait que je profite plus du moment sans penser à cette voix dans ma tête qui me répète "Fais gaffe, c'est peut-être ton dernier bon moment avec cette personne".