Mes pieds sont glacés. Mon coeur a chaud. Mon lit est moelleux.
Mon monstreux réveil pousse un cri. 9h11. Mes paupières semblent porter les cils les plus lourds du monde.
Finalement, je me réveille, une demie-heure après.

Aujourd'hui, aucune envie de me torturer l'esprit.
Aujourd'hui, j'ai envie de rire, bouger, parler, ressentir la liberté. La mienne.
Je descends dans la cuisine à la recherche d'un pot. J'ouvre celui-ci, tartine son délicieux contenu sur une tranche de pain de mie grillé.
La vapeur du thé à la menthe me chatouille. Je savoure ce petit déjeuner, comme si c'était le premier. Comme si.



Et puis je vais sous la douche. Tourne le bouton jusqu'à une température tiède, un peu froide quand même. Juste parce qu'aujourd'hui, j'ai envie de fraicheur. Juste parce que j'en ai marre des goûtes d'eau brûlantes.
J'enfile mon pantalon troué. Flambant neuf mais usé par la mode.
( Usé comme les ongles de Charlie dans Lost. Rien que de voir sa photo me fout des palpitations.
Faudrait soigner ça. )

Mes cheveux dégoulinent sous mon t-shirt du che. Y a l'air entier qui sent la révolution.
J'ai rendez-vous avec Bibou devant la fnac. Bibou, c'est ma meilleure amie du primaire avec Rita et Romy. Bibou s'était une peste. Mais elle a changé. Elle a grandit. Ca tombe bien, moi aussi.


Un tram passe secouant les feuilles au passage. Les feuilles qui paraissent vertes fluos, surment du au fait qu'elles filtrent le soleil jaune.
Je m'adosse contre une fenêtre. Des visages inconnus se glissent alors dans mes yeux. Mon bigo vibre contre ma hanche. Un message.
" Regarde à ta droite "
Je tourne ma tête, lentement ( comme dans un thriller mouwhahahaha ) et puis là qui je vois! HEIIIN QUIIII !?
Max. Mon ex-ex. J'vous dit pas la vision choquante. J'ai du retenir mes yeux pour pas qu'ils sortent de leurs orbites.
Max. Rien que de penser à lui me donne mal au coeur. Dans le sens vomi du terme, hein.
Pas qu'il soit horriblement laid, mais il est pas spécialement ragoutant non plus.
Toujours le même sourire. Un sourire féroce. AAAARGH.
J'lui ai chuchoté un "ca va ? " ( j'suis polie moua! )
" Oui, oui "
Ensuite j'ai continué à scruter le visage des gens en prenant bien soin d'éviter le sien.
Quand les portes se sont enfin ouvertes, j'ai laissé échappé un soupir de soulagement. Surment le plus heureux de ces cinq dernières semaines.
Comme prévu, Bibou m'attend devant la fnac.
Les cinq heures qui suivent furent des instants de pur bonheur.
A être piquée par l'acidité des sucettes, à exploser de rire dans le photomaton, à chanter dans la rue, à faire les touristes, à crier notre joie sur tous les toits, à savourer des frites bien grasses, à machouiller la paille de notre coca, à rire, à déconner, à croiser des gens du bahut ou pas, à danser aussi.
Et puis à 19heures, elle a dû partir prendre son bus.

J'ai marché jusqu'à la place broglie et me suis assise sur l'un de ses nombreux bancs.
Derrière moi des militaires rangaient leur stand. Ils recrutent. Ravie de l'apprendre.
En attendant ils sont quand même parfaitement bien fabriqués. Enfin, j'me comprends.
Plusieurs musiques résonnaient dans mes oreilles. Celle de la rue bien sur, mais aussi celle de Victoria Abril, des Rolling Stones, de Jeanne Cherhal et surtout d'Elle.
Ma petite grande compile Magique. Que j'écoute tout le temps en ce moment.

Il fait un petit peu frais d'un coups.
Ca sent l'automne.
D'ailleurs une feuille orangée vient de s'écraser sur le bitume.



Je viens d'écrire le centième article de mon joueb, j'suis un peu fière ^^