Un week-end mangeable. Car oui, maintenant je mange mes week-end. Il y en a des plus ou moins gras, des week-end light, des week-end léger, des week-end chocolatés, fleuris, salade de fruits, originaux, gastronomiques, futiles, sympatiques, perdus, aimables, sombres, télévisés etc...

"On part au marché, tâche de passer l'aspi et de donner à manger aux zoziox".

Samedi, matin tranquille, n'appartenant qu'à moi et ma solitude. Faire un peu de ménage, boire un caffè late, regarder diverses sitcom à la télé. Puis à 11heures, rêver à son futur chez soi, que je pourrais - enfin ! - modeler à ma façon et non à la leur.
Après ça se complique. On me brutalise un peu pour que je sorte de mes songes. Mais finalement, ils sont plutôt sympas et me laissent regarder les huits épisodes de Lost que j'ai raté.
Le temps de voir deux de ces huits, puis déjeuner, puis se réinstaller devant la télévison.
J'ai du regarder 5heures et demi la télé plus les deux épisodes du soir.
Je suis accroc. Et à crocs en attendant la suite...

Un Samedi tranquille sans ma petite marche presque quotidienne. Alors vers deux heures du mat' quand j'ai entendu les premiers ronflements sérieux venir jusqu'à mon tympan, je suis sortie. Vous pouvez me traîter d'inconsciente, en vain, je m'en suis déjà occupée.

Et c'est à cette heure déjà avancée de la nuit, qu'on a pu entraperçevoir une silhouette, en large t-shirt,veste de laine et jambes à l'air, juste un peu éclairée par la faible lueur d'un réverbère.
J'ai avancée, un peu hésitante, dans le puit sombre - trop même - de la nuit. Mes repères étaient flous, même si j'habite ces lieux depuis ma naissance. J'avançais à tâton, respirant l'air humide du bitume terreux. Ces trois mots se répétaient, frisant la pur obsession " Je suis folle ". Parfois j'ajoutais un "Putain". Parfois je souriais en plus. La lune était mince mais me remplissait le coeur d'espoir. J'étais folle, peut-être, mais aussi heureuse. Les minutes avanceaient et ma frayeur diminuait.
Je ne savais pas où mes pieds m'entrainaient mais peut importe je m'enfoutais.
Et puis, le rythme de mes enjambées c'est fait plus lent. Au bout d'un moment mes chaussures n'écrasèrent plus les cailloux crieurs et le silence fut presque total.
Devant moi se dressait la maison de Bastien. Mon meilleur ami. Enfin ce qui l'était.
Mes souvenirs sont blessés par plusieurs plaies. Mais sont départ est l'une des plus profonde.

Pourquoi, par un beau dimanche de Mai, me suis-je aventurée, du côté de chez lui, pour m'escuser?
Pourquoi n'avais-je pas compris que notre amitié n'était plus que le dernier souffle d'un malade?

D'abord ce fut ce panneau en vulgaire plastique, coupé grossièrement, qui attira mon attention.
" À vendre ". Mes yeux s'embuèrent, mon coeur explosa, mon sang refroidit.

Bastien et moi, 14 ans de belle et loyale amitié.
Bastien et moi, 14 ans de gros et bons fous rires.
Bastien et moi, 14 ans de discussions partagées.

Et plus rien, rien que ces deux mots impersonnels, qui ne me convenaient pas. Et qui ne me conviennent toujours pas.
D'accord, nos disputes se faisaient de plus en plus fréquentes mais pourquoi avoir déménager sans me le dire, sans me donner la nouvelle adresse.
Deux semaines qu'on ne s'était plus vu, nous qui nous nous voyons quasiment tous les jours.
Je l'aimais, moi.
Mais lui c'est un lâche, un traitre.
Je suis déçue par lui, par son hypocrisie, par ce mensonge.

Je me remémorais toutes ces images, devant cette maison toujours pas vendue. Cette maison vide, glaciale. Inconnue de mes yeux. Une maison parmis tant d'autres.
Un frisson me parcouru de la nuque jusque dans le bas du dos. Et je rentrais chez moi, me peletonner dans mes dras, dormir pour oublier tout ce que l'amitié est réellement.
Une escurtion qui me rendit morose le lendemain matin.
Aujourd'hui, je suis allée à Bâle avec mes parents, mon frère et sa copine, voir l'expo Magritte. Plus intellectuel que beau. Mais interressant, angoissant.
Un payasage sublime " L'empire de la Lumière " avec des maisons dans la nuit comme la sienne, et un ciel turquoise tâché par quelques nuages immaculés et vaporeux.
Ce soir je digère avec difficulté le repas de midi (enfin il était plus deux heures que midi, mais boooon chipotez pas!) ( si vous avez très très faim, je vous conseille la bouffe hongroise, c'est délicieux et les portions ! onze petites saucisses de steak haché avec une salade, des pommes frites et du riz compris...*rôte* " Oh pardon !" ).
Cette nuit, je reste tranquillement dans la douce chaleur de ma couette.
Faites de beaux rêves.