Blind folded man still facing the wall, hiding away his tears
©Ninoutita
Les jours passent, je ne trouve rien à écrire. Les pages restent blanches, mon cerveau nie d'avoir un jour été un tant soit peu intelligent, je bois de la bière en sortant des cours. A peine seize heures et il fait déjà noir, qu'y a-t-il de mieux à faire que de se mettre au chaud dans un bar ? Peut-être étudier, enfin en principe seulement. Parce qu'en pratique c'est autrement différent. Pour la bière et les bars, j'exagère évidemment. Pour la nuit qui tombe alors que ce n'est même pas encore l'heure du gouter, je dis vrai. J'avais dit que je fumerais seulement quand il ferait nuit. Le pari n'était pas dur à tenir. Je fais le ramadan de la cigarette, ce n'est pas commun. Je mets de l'encens qui donne une odeur de brûlé à ma chambre. Il n'y a plus de chauffage chez moi, je porte trois paires de chaussettes et une veste polaire rouge fluo, ça doit être ça la mode sibérienne. Je n'écoute plus que de la new wave kitsch et je fredonne Serge Gainsbourg dans le tram. Une vieille dame me regarde outrée, qu'y a-t-il de mal à chanter tout bas dans les transports en commun ? J'ai toujours apprécié les garçons qui sifflaient dans les cafés ou dans la rue, je trouvais ce comportement follement parisien, masculin et d'un nonchalant attirant. Pourquoi parler au passé ? Peut-être parce que c'est le temps du récit, ça met une certaine distance entre mes goûts et moi. Bientôt, je ne serai plus qu'une après avoir été trois, puis deux. Trois, mes goûts, Romain et moi. Un... moi ? Mais devrais-je m'exprimer au conditionnel ? Oh non, je vois bien que je pars dans un monologue tout à fait déprimant. Quoique ce soir j'aurais bien le droit, j'ai répondu à une question philosophique toute la journée tout en ayant les doigts gelés. Enfin, toute la journée... J'ai aussi arroser mes plantes, tester plein d'encens différents (d'où peut-être l'odeur de brûlé jusque dans mes draps), des japonais, des indiens enfin, a priori, tremper des kinders dans du jus d'orange et fumer une cigarette en découvrant un nouveau groupe de musique, Bark Psychosis.
Hier soir, j'ai rejoint ma soeur chez June après avoir bu deux thés à la menthe avec mes deux italiennes préférées. Je peux dire que je suis guérie tout à fait. Tard dans la nuit, nous sommes rentrées. J'ai fini La Chartreuse de Parme en lisant tout haut pour ne pas m'endormir. Il me semble que je suis folle.
Au fait, après-demain je m'en vais à Londres. Alors, bonne année !
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Ecrit par ninoutita, le Mardi 30 Décembre 2008, 01:00 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
disturb
Alors c'était comment Londres ? J'ai pas bien compris, tu y étais pour le jour de l'an ?