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and so on

©Ninoutita





Juin



  C'est dans cet appartement, sous quasiment trente-cinq degrés, donc entrain de cuire littéralement, que l'idée d'un bilan de cette première année à P. m'est venue. L'apparition d'une réalité déprimante s'empare lestement de ce dernier. Je tente de la contourner, je la défigure vainement imaginant que l'amour (merde, le mot est parvenu à se glisser) n'est qu'un minuscule morceau de pâte à modeler tout rabougri. Je peine moi-même à me convaincre, je...




Septembre 



Je n'ai jamais été douée pour les bilans ; cette esquisse maladroite n'est qu'une preuve supplémentaire de cette incapacité. Je manque de logique, je sais à peine compter jusqu'à dix sans mes doigts alors synthétiser un année parait être une mission impossible.

Depuis quelques temps je peine à écrire, d'où mes longues absences. Mes mots ressemblent à des pigeons plutôt balourds, se posant gauchement sur un fil électrique.
A la fin de mon année parisienne, j'étais trop découragée pour cracher, jurer, me plaindre ici. Aujourd'hui, je suis peut-être trop heureuse et soulagée. En même temps, une nouvelle source d'inspiration est entrée dans ma vie il y a bientôt trois semaines et mon pauvre début de bilan me paraît terriblement désuet, malhabile, pathétique. D'ailleurs, je me demande même comment j'ai pu avoir avoir envie d'écrire un résumé d'une année ? Je ne suis pourtant absolument pas une fille du passé. Je ne crache pas dessus, au contraire, mais je préfère largement vivre au jour le jour ou me projeter dans l'avenir. Les regrets, les remords, tout cela ne m'intéresse plus. Tant de choses ne m'intéressent plus.






Octobre


Le plus difficile n'est pas de s'occuper. Tant d'activités existent pour combler le vide (j'aurais pu aussi bien dire le temps, l'absence) : aller au musée, au cinéma, à la piscine, à la fac, à une soirée, au supermarché, au lit.
Non, le plus difficile c'est de le tromper et de prétendre que je ne dispose pas d'une minute pour penser. Mais les pensées sont fourbes et s'immiscent dans les moindres recoins latents de mon cerveau. Elles s'emparent de ma vision du réel et la transpose dans les souvenirs ou dans un futur proche et, surtout, idéal. Alors le mec assis en face de moi dans le métro se voit violemment remplacé par Lui. En fait tout, des inconnus aux murs décrépis, est imprégné par sa présence et je me languis de ses yeux rieurs et bleus, (et dire que que je les croyais verts). Mon regard se jette n'importe où mais ne va jamais nulle part, ne dépasse pas vraiment le périmètre de mes orbites, ne voit même plus les blonds, les lèvres pleines et les sourires de chats. C'est trouble, c'est une lente mélancolie heureuse entrecoupée de moments d'extrêmes impatiences. Il m'arrive de ne plus savoir comment contenir l'attente et le désir, d'être un peu triste et d'oublier d'occuper mon corps. Les trois premières semaines après notre rencontre, il m'arrivait aussi de rêvasser pendant des heures, d'oublier et la nuit et le jour en écoutant nos musiques. Depuis octobre, je n'ai plus assez de temps à consacrer à ces songes éveillés. Mais quelques images demeurent en permanence à portée de mon inconscient. Ce sont sa bouche sensuelle dans l'éclat blanc de la nuit, la pulpe de mes doigts sur son front ou encore les derniers effleurements, à cinq heures trente, vingt minutes avant que le réveil ne m'arrache des draps, et de lui.




Ecrit par ninoutita, le Lundi 11 Octobre 2010, 01:39 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
11-10-10 à 02:27

Je le trouve terriblement cet article d'articles. Ne pas être une fille du passé, ne plus. Et puis j'aime beaucoup ça aussi : " Le plus difficile n'est pas de s'occuper. Tant d'activités existent pour combler le vide (j'aurais pu aussi bien dire le temps, l'absence) : aller au musée, au cinéma, à la piscine, à la fac, à une soirée, au supermarché, au lit. "

Quand as tu du temps pour un Café des Anges?


 
aphone
aphone
11-10-10 à 11:52

Wah c'est cool Ninou quand tu come back !
Tu n'es plus une fille du passé, c'est drôle, moi non plus en fait, de moins en moins, j'étais vachement nostalgique, mtn j'suis au présent et à l'avenir.
J'vois qu'au fil des mois tu écris un peu plus chaque fois et j'me dis que les fils électriques sont peut-être pu si électriques !
I kiff you !