On dirait que Juin se pavane déjà sous nos visages blancs. Et ça me donne envie de casser d'la guitare électrique sur leurs têtes tellement fades. Ouais, parce que j'aimerai pouvoir me la jouer London Calling, histoire de voir la geule qu'ils tireraient. Et puis hier, j'ai maquillé un garçon. Il était malsain à souhait, et beau. Tellement beau. Je suis à nouveau très proche d'Alex. Il me fait oublier mes maux d'amour. Il me réapprend à faire confiance, à toucher, à sentir. Il a changé. Je crois. Il est encore plus beau. Il est célibataire aussi. Mais jamais, tu m'entends, jamais. J'ai peur de replonger et de redevenir aveugle. J'ai peur qu'il se joue de moi. Pourtant j'aime à croire en sa sincérité. Il a aussi les yeux bleus. Il est aussi brun. Mais la ressemblance s'arrête là.

Je confonds tout. Lui et Alex. Le jour et la nuit. La tristesse et la joie. La folie et la lucidité. Parfois, je me confonds même avec moi.

Je me sens sèche, si sèche. Il m'a demandée si j'étais frigide. Et je n'ai su que répondre. Comment une petite amourette de vacances peut à se point me marquer ? Comment, moi qui avait l'habitude de tomber amoureuse tous les mois, me suis-je à ce point accrocher à un quasi étranger ? Depuis novembre, les questions ne font que fuser. Et jamais de réponses. Aucune. Je reste muette devant mon désarroi. Les autres ne comprennent pas. Mais il n'y a rien à comprendre. Je suis sèche. Si sèche. Métaphoriquement, je suis pareille à un désert. Un désert, qui, au plus profond de lui, a peur. Mais de quoi ?

J'ai besoin de rire franchement, sans amertume. Sans que mon coeur ricane silencieusement.