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Ana
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© Ninoutita
Quel bon vent t'amènes ? Tu perds haleine. Sans douter, tu réapparais. Fidèle à tes allures d'antan, le soleil blanc sur ton visage frêle. Rien n'est plus beau que tes rougeurs passagères. Elles réapparaissent frénétiquement, pires qu'une valse à quatre temps. Des années déjà. La brocante d'enface ne vend plus de poupons borgnes. Les oiseaux de passage se font rares. Tu restes à part. Toujours. Quelques violons ont pris de sages décisions. Ils ont promis de déserter tes tympans. La même mélodie mais sans si. Ni là, ni ici. Seulement, il faudrait que tu sois constante. Sans tromper, on enchante mieux. Virevoltante, tu enlaces ces liasses de messes basses. Murmurante, l'oreille aux aguets, une gaité d'abeille, tes jambes musclées, rapides, gracieuses sursautent. Une douce sûreté t'ennivre de son odeur de pêche trop verte. Tu croques, c'est dur, ça craque, c'est salissant. Deux ou trois gouttes collantes et sucrées s'écrasent sur ton jupon à volants cramoisi. Ca fait des tâches sang sans sens. Il pleut maintenant. Ils ont tous peur que tu redisparaisses. Ta liberté les fait suer. Tu en profites pour leur rire au nez, les dents pleines de pulpe orangée. Tu n'as jamais su manger (sans te tâcher). Proprement. Comme quand tu les as rejettés après avoir sécher la vaiselle du dîner. Les étoiles apparaissaient par accoups. Tu avais trois coups de soleil. Deux sur le ventre, un sur l'annulaire. Ca te démangeait alors tu ne mangeais plus. C'est ainsi que tu as disparu. Heureusement, il y a le pêcher. D'après Ana, celui-là te fait pécher.
Oublie-la mais ne l'oublie pas.
Sinon tu redisparaitras.
© Ninoutita
Don't Break Your Body.