A défaut d'être un saint, je me contente d'être médecin.
©Ninoutita
Comme l'impression que Roméo était un coeur d'artichaut, un garçon facile, trop passionné, pas assez raisonné. J'ai les mains glacées.
Je trouve toujours tout un tas de choses sur le bout de rue qui mène à mon bus. Hier, c'était des morceaux de montre éparpillés, des bribes de bracelet dans un argent racoleur et tape-à-l'oeil et un cadran cassé qui indiquait une ou deux heures du matin. L'homme a dû la perdre à peu près à cette heure-là, c'est étrange de perdre une montre de cette manière. Laissait-il négligemment sa main balloter par la fenêtre quand elle s'est détachée ? Ou l'a-t-il jeté de son plein grès, cette foutue montre trop pleine des souvenirs de sa maudite femme. Cette dernière hypothèse sonne pareille à une affirmation, je la lâche avec un goût de nonchalance dans la bouche. J'ai l'impression de me réveiller d'une longue sieste, des idées cotonneuses et des pensées en sourdine me hantent avec une drôle de tranquillité.
Quelques rayons de soleil mais toujours les mains glacées. Malgré tout, vivante dans la pénombre de moitié de mémoires, peut-être le soleil finira par s'avancer encore plus, encore mieux. Tant que je ne me perds pas dans l'obscurité d'un souvenir précis, je vis vraiment.
Au cours de cette semaine, Julien m'a parlé de ses cours de philosophie et ça m'a rappelée que Romain avait tenté de m'expliquer la différence entre le vrai et le réel. Aujourd'hui, je n'arrive pas à me décider et dire s'il est faux ou irréel. Ca doit être cela un dénouement absurde, la chute en quelque sorte. L'histoire se finit sur un serpent qui se mord la queue, elle aura pris deux ans à essayer de sortir de mon esprit avec un minimum de panache. Miniminimini.
Ca me fait l'effet d'un mauvais bouquin, je n'en suis pas rassasiée.
Je crois que tant que je n'aurais pas connu une vraie relation de couple, je resterai insatisfaite, déblatérant ici mes conjectures que j'ai bien dû aborder dans mon esprit plus d'une centaine de fois.
Je n'ai pas eu de réponse de Kiss depuis une semaine, il ne doit toujours pas avoir internet. Plus qu'à la lumière trop rigolarde du soleil, Kiss me fait penser à celle des étoiles qui clignotent, elles brillent puis disparaissent, encore et encore. Et c'est tellement absurde cette manière qu'elles ont de s'acharner à luire, puisque chacun sait qu'elles sont mortes depuis bien longtemps.
Ecrit par ninoutita, le Samedi 6 Septembre 2008, 19:27 dans la rubrique Journal qui se veut intime .