Plic dans mon coeur, ploc sur ma tête.
La pluie dégouline le long de ma colonne vertébrale. Des frissons me parcourent vicieusement et l' air mouillé m'enivre doucement... Chacun de mes gestes s'enlisent dans cette flaque d'eau géante. Les gens sont exités autour de moi, ça claxonne de tous les côtés. Ca courent partout, ça s'insulte, ça s'embrasse sous l'abris bus.
Des parapluies s'ouvrent comme des fleurs colorants le ciel pluvieux. L'herbe semble se faire pousser par la terre qui à l'air de manquer de liberté. Mes pas font des traces translucides sur le bitume dégoulinant. J'suis toute mouillée mais tant pis. J'comprends bien que les nuages ai besoin de se libérer de temps en temps. Comme tout le monde d'ailleurs...

Ce matin, c'était plutôt un bip bip qui résonne jusqu'au soleil blanc. Le son des éclats de pluie qui s'écrasent bruyamment sur le vélux. Mon cerveau qui tente de se souvenir de moi. Mes pieds qui sortent de leur cocon pour venir tappoter la moquette. L'eau brûlante qui rend mon corps tout mou. Et le sourire du garçon de l'autre jour, avant-hier je crois, assis en face de moi dans la salle d'attente du kiné. Ses iris qui semblaient avoir été remplacées par de la menthe.
Et puis quand je suis sortie de mon rendez-vous avec l'envie de venir m'assoire sur l'herbe - celle de la République bien sûr ! - qui se préparait à la pluie. J'ai cru voir passer la silouhette de Bastien en train de pédalait sur un vieux vélo rouillé. J'aurai voulu crier, courir après ce garçon qui ressemblait tant à mon meilleur ami. Mais rien à faire, j'étais comme paralysée peut-être par sa trahison, son déménagement surprise, sans m'informer, sans me dire où il allait habiter.
Il me manque mais je ne peux lutter contre ce goût amer qui m'envahie quand je pense à lui. Aux larmes brûlantes qu'il a fait couler sur mes joues.
Je le hais mais je l'aime. C'est horrible comme sentiment, je le reconnais.
J'voudrais parfois tout oublier, même l'amour, même l'amitié. Faire le vide en moi. Et puis me reconstruire petit à petit.
Rester neutre pendant quelques semaines, histoire de me sentir libre. Juste dansait en rouge et noire, voir virvoleter ma robe autour de mes jambes.
Moi aussi " j'aimerai bien être un oiseau ". Juste pour toucher le ciel, regarder le monde par en haut, ou alors ne pas le regarder du tout.

Suis-je la seule à vouloir me débarrasser de tous sentiments ?

Juste voir ceux des autres. La haine. La joie.
Juste observer les sourires de chacun d'entre vous.
Celui de Safia entrain d'ouvrir son cadeau parce que c'est aujourd'hui son anniversaire(d'ailleurs, RE-JOYEUX ANNIVERSAIRE MA CAMARADE :D) .
C'est quand même sympas le bahut...les cours d'art pla où tout le monde fout le bordel, les casiers partagés, les couples qui s'embrassent derrière ceux-ci...
L'amour...j'avoue que ça me manque.
Les étoiles dans les yeux, le coeur qui semble courir un sprint en permanence, l'envie, plus qu'une envie d'ailleurs, de passer du temps avec celui ou parfois même celle qu'on aime.
Les palpitations juste provoquées par son parfum.
Même l'anéantissement de savoir qu'il ne vous aime pas, ou plus, me manque.
Même si c'est dur. Même si ça fait mal.
Peut-être que ça me décevrait encore plus que l'amitié, qui sait ?...

Envie de terminer cet article par une question pleine d'espoir. Celle qu'on pause au moins une fois dans sa vie, celle que Louise Attaque a pris pour titre de chanson dans leur dernier album.
" Est-ce que tu m'aimes encore ?

Dis est-ce que tu mens ?
Si oui est-ce que tu embrasses aussi
Sinon, ben pourquoi tu mens ?
Nous ça valait de l'or,
dis est-ce que c'est oui ?
Nous ça valait la vie
Oui, non ou encore ? "