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Les pieds qui s'enfoncent dans l'herbe
--> ...ma place adorée
J'entr'ouvre avec difficulté l'oeil gauche. Puis l'autre. La sonnerie "afro" de mon portable est affreuse. Elle m'enlève à un monde que je construis selon l'humeur de mes songes. Pourquoi partir de ce cocon doucoureux, merveilleux? Tout simplement parce que deux longues heures d'histoire-géographie m'attendent. Alors je rejette d'un coups sec ma couette, montre le bout de mes doigts de pieds à la moquette.
Je me dirige d'un pas nonchalant jusqu'à la salle de bain, ote de mes épaules ce t-shirt informe où il y fait bon vivre. J'ai envie de rester là dans ma petite bulle loin des regards des autres. Mais bon,c'est ainsi et pas autrement alors j'entre dans ma douche toute entourée de verre et je laisse couler l'eau qui me brûle la peau. C'est rassurant.
La matinée passe, elle est toute molassonne. La chaleur se fait de plus en plus pesante et on sent que le soleil brulera nos yeux toute la journée durant. L'après-midi arrive pimpante et joyeuse et mon pantalon rouge en lin et ma jupe-nappe-de-grand-mère par dessus reflète cette envie de bonheur et de tranquilité que je ressens. La chaleur me rends ivre de gaité et c'est complétement abrutie que je retrouve Safia devant Madame Fnac. On entre toutes deux dans l'air froid du magasin, le cd d'Indochine comme objectif premier ( enfin pour moi ). Parce que ce groupe me rappelle Thibaltu. Parce que quand il chantait " troisième sexe " ça lui allait bien. Parce qu'il était pas sur...comme des millions d'adolescents. Et comme une aventurière dans cette jungle de musique attirante je cherche de l'argent. Mon porte-feuille est presque mort et je lui arrache ses derniers souffles de vie. Juste pour le plaisir d'écouter. Pour mon plaisir. Même si ça peut vous paraitre plus égoïste que jamais ( et ben j'm'enfouuuus ! niaaaark ).
Après le mort tué nous quittons cette fabuleuse Fnac d'Eden. Et puis on déambule dans cette ville que nos pieds foulent presque tous les jours. Le bitume meurt de soif. Il étouffe sous ses paires de baskets, d'escarpins, de sandales et j'en passe. Il est au bord de l'agonie et moi aussi. La place Kléber s'étend devant nos fesses strillées par les rainures du banc de bois en plastoc. Et puis j'éprouve la soudaine envie de verdure, de beaux garçons, de punks, grunges, faux bohèmes et j'en passe. Alors on prend le tram direction une place que j'aime...tellement...beaucoup...énorménent. Une place avec une atmosphère indescriptible. Folle, agréable, douceureuse, étonnante. Des gens étalés sur de grandes étendues d'herbes. Quelques médiatores, morceaux d'étiquette de bouteille de bières, des feuilles qu'on a déchiré, qu'on a perdu, avec des mots, leurs mots, secrets ou pas. Une place qui me détend, m'apaise quelque soit la saison. Elle regorge de charme du parterre de fleurs multicolores jusqu'à la cime de l'arbre qui troue les cieux.
Safia et moi nous posons dans un coin d'herbe soyeuse, mousseuse. Nous restons assise là une heure et demi, nos bavardages et silences coupés par l'intervention d'un ado " confirmé " jongleur à lunettes pop-rock ( vous savez celle où la monture est noire ), chemise fleurie, dents du bonheur et dreads.
" N'ayez pas peur, hein, elles ( les massues en plastiques ) vont pas vous tombez dessus" ou un truc dans ce style ci.
Safia doit partir, je l'accompagne jusqu'à son arrêt de tram et risque me faire tapper la geule ( scouzer l'expression ) par un mec ( pas mal d'ailleurs) ( bon oki, j'en vois des ' pas mals' partout ) ( c'est ça être célibataire héhé ) à vélo. Jusque parce que j'avais brandis mon anulaire sur lui en disant un truc con très fort. Enfait il y a eu MÉGA confusion, je pointais mon doigt ( ouais, bon, c'est pas poli mais le mec CONCERNAIT ne voyait pas ) sur un mec sur une MOTO jaune dans le genre la poste qui faisait son gros malin sur sa bécanne de crotte.
Bref, le tram arrive vers 17heurs30 et les portes se referment sur Safia ( poooof en pleine tronche mouwahahah ;) )
Je suis seule maintenant. Libre jusqu'à 18 heures. Alors je retourne sur mes pas. Un peu chancelante parce que c'est l'effet Place de la République. L'air est embaumé par la fumée du canabis que je ne fume pas. Parce que la fumée ça suffit. C'est agréable. Ca me rend aimable. Alors pourquoi se polluer les poumons, se rendre parano, mentir à ses parents ? J'ai essayé, c'était bizarre, point. Une fois, pas deux. Enfin pour le moment...je ne sais ce que me ( p )réserve l'avenir...
J'm'installe par terre avec mon agenda-carnet du che. Il est tout rouge, tout rouillé. Ca m'donne envie d'écrire. De décrire. J'enfonce mes pieds en chaussettes dans l'herbe humide. Devant moi des fleurs. A gauche une statut militaire qui donne l'aspect grave, un peu sérieux de la place. A ma droite deux groupes avec une dixaine de personne dans l'un, une vingtaine dans l'autre. J'remue mes pieds à l'air libre. Un souffle d'air s'amuse avec mes mèches roulées entres elles.
Que c'est bon.
Je m'en vais une pointe de regret me transperçant la gorge. " Les yeux noirs " me dit "allez viens-là!" . Alors je suis le murmure de Nicola jusqu'à place broglie déguisée en place des arts pour l'occasion. Quelques peintures, merdiques, qu'on se le dise, et Rachel avec ses sculptures funs que mes parents adorent. Elle fait des animaux avec des engins de récup'.
Après l'achat d'un ixième oiseau en fer rouillé je repars à bord de la voiture des parents.
Place de la République...celle qui me séduit, me blesse, m'amuse, m'explose, me fâche, me terrorise, me passionne. Te quiero pequeño lugar.


Juste, vous ne trouvez pas que tout parait humide ce soir ?
Ecrit par ninoutita, le Vendredi 2 Septembre 2005, 23:41 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

parasitemort
parasitemort
03-09-05 à 12:24

J'aimerai vivre une journée comme ça, je sais pas, c'est tranquille, c'est posé... en plus c'est bien écri alors on va jusqu'au bout...


 
ninoutita
ninoutita
03-09-05 à 13:43

Re:

Des journées comme ça, tu peux en passer :) Suffit de trouver ce qui te convient.
Merci...c'est agréable de savoir qu'on va jusqu'au bout meme si c'est un peu long .

 
rafaelle-
rafaelle-
03-09-05 à 13:11

hmmmm et une pointe d'espagnol pour (presque) terminer..
perfecto perfecto perfecto !
Il y a deux enveloppes en attente de boîte aux lettres dans ma chambre, donc 2 pour le prix d'1 ! c'est mieux que rien...
;-)
Tu m'emmeneras goûter ta place un jour ?

 
ninoutita
ninoutita
03-09-05 à 13:44

Re:

Deux pour le prix d'une ! Mais c'est encore mieux qu'à Auchan ;)
Bien sur que je t'emmenerai là-bas. Tu verras ça te plaira!

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
03-09-05 à 20:33

Ca veut dire quoi la phrase en Espagnol? Comprends pas... J'ai fait allemand!

Et là je suis bouche baie ma belle. C'est très bien écrit. De mieux en mieux je trouve. c'est simple, frai, agréable à lire, on lit l'article sans penser à la fin. Pour l'audeur du cannabis, c'est vraiment bizarre, parce que je pense un peu pareil que toi... Cette odeur assez agréable...

frais... mouais... chez moi le soleil tape (pour une fois)

Gros Bisous


 
ninoutita
ninoutita
03-09-05 à 20:55

Re:

La petite phrase en espagnol ( au moins t'a reconnu la langue ;) ) veut dire : Je t'aime petite place.
C'est con hein :)?

C'est agréable d'être complimentée ( ça se dit ça ? ) parce que là ce soir je déprime vraiment...bof, ça va passer.
Merci encore ma Luciolle.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
04-09-05 à 01:51

Re: Re:

Non c'est pas con! J'trouve ça mignon moi!

Oui ça se dit complimenter... Ba alors ma belle, qu'est ce qui t'arrive dans ta ptite tête? Les cours? Hey, faut avoir la banane hein?!!

Bisous à toi de ta luciolle


 
ninoutita
ninoutita
04-09-05 à 20:26

Re: Re: Re:

Bha aujourd'hui, ça va bcp mieux :)

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
04-09-05 à 20:34

Re: Re: Re: Re:

Alors je suis heureuse de te voir + en forme ma belle... Bisous