nage
©Ninoutita
C'est un peu long, seulement un peu trop long. Dans moins d'une semaine, je pourrai poser mes lèvres tout contre son cou chaud mais j'ai dû mal à réaliser.
Tout va tellement vite ici à P., tout se déroule en moins de deux. Hier, j'étais un peu ivre et j'ai additionné les rencontres. Je riais fort, M. aussi, on était bien, whisky-coca à la main, et j'oubliais presque qu'il venait bientôt. Non, ce n'est pas si simple. Même s'il y a toute cette réciprocité, toute cette attirance. Reste que je me découvre parfois assez sulfureuse, avec une envie de séduire insatiable. C'est l'alcool ? C'est la nuit qui me fait cet effet là ? Ou tout simplement une pulsion adolescente, le paradoxe de se savoir séduisante tout en se trouvant laide. Hier, j'avais des doutes jusqu'à ce que j'accoste au milieu des draps (les miens, heureusement). Parce qu'en fait, j'avais juste envie de lui. Et qu'avec lui, je me sens ni laide ni séduisante, juste bien.
C'était inquiétant d'avoir des doutes pour la première fois. En attendant le métro, bizarrement réconfortée par l'air vicié environnant, j'étais tout de même un peu perdue. Je parlais beaucoup (j'ai bel et bien connu une logorrhée hier soir) à M., exposant mes doutes et me contredisant trente-six fois par phrase. Fatigante. Peu fréquentable pour le coup. Apparemment drôle quand même. J'aurais préféré m'envelopper dans le silence, laisser mes yeux se clore et faire cesser l'éclosion frénétique du verbe. Je me suis enfin tue une fois allongée dans l'obscurité. M. et moi parlions encore, mais ma bouche formait des mots comme déjà à moitié machouillés, empesés par le sommeil. J'ai plongé presque trop subitement dans les songes.
Le soleil matinal a dû être déçu de mon inattention, que je ne souris pas de le voir. D'ailleurs, ce soleil-là ne me rend jamais particulièrement jouasse donc qu'importe ce que j'en avais à foutre. J'étais trop occupée à enfiler rapidement un jean, un pull et à sortir, après un rapide petit déjeuner, sans soutien-gorge, sans maquillage, les cheveux dans un état plutôt lamentable. Je voulais juste en avoir le coeur net pour pouvoir lui envoyer cette phrase : "My tests are okay, we'll make love without troubles". Et lui de me répondre quelque chose qui rend mon ventre tout cotonneux et mon dos frémissant.
Ecrit par ninoutita, le Samedi 16 Octobre 2010, 02:21 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
Te kiffo anche, j'ai d'ailleurs eu envie d'écrire après avoir lu ton article hier soir. D'où le non ce n'est pas simple. Là je doute carrément moins, j'ai qu'une envie : le voir ! Je suis tout à fait d'accord pour qu'on se voit après les vacances... en tout cas, je me tiens au courant via ton blog. et par sms, mail au cas où :)
aphone
Et c'est tellement cool, je m'attendais pas à un nouvel article avant un mois ou trois, mais surprenante tu es surprenante tu demeures !
J'adore le passage des contradictions. Et le dernier paragraphe. "We'll make love without troubles". Le petit déjeuner sans soutif. J'aime les détails, ça créait l'atmosphère.
Te kiffo, te embrasso, j'aurais vraiment voulu te voir l'autre jour mais j'aurais été de mauvaise compagnie j'espère que tu m'en veux pas et qu'on se verra pour papoter après les vacances, pour le bilan, pour un exposé sur les doutes (si nécessaire) ou juste pour rigoler
=)