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le 10/01/10
Jamais je ne prends la fuite.
Jamais je ne prends la fuite.


La répétition d'un crédo qui ne fonctionne pas, qui n'a pour ainsi dire, jamais fonctionné. Tu ne comprends pas mon ton, mon ironie, mon humour bringuebalant, tu t'énerves même un peu et puis je deviens quelqu'un de foncièrement obsédée, j'aime le sexe, c'est comme ça. On est bien loin de la vérité, à des millénaires de ce que je ressens, c'est bien, je n'aurais pas trop perdu mon temps. Comment j'ai pu, comment j'ai pu ? Je réalise que tout ce qui, auparavant, n'était pas moi, l'était en fait absolument. J'ai trop bu, je dis des obscénités ? Méfiez-vous, c'est moi. Je suis désagréable, je ne sais pas mentir ? Non ce n'est pas simplement de l'impulsion, c'est moi. J'ai toujours été exigeante envers moi-même, j'aime bien me faire souffrir, me regarder d'en haut et dire "t'as vu comme tu craques pour rien ?". Mais je ne le suis plus exactement de la même manière. Maintenant... c'est... non ce n'est pas pire. C'est différent. Je prends conscience de mon inconscience. De mon égoïsme. Je me sauve toujours aux mauvais moments, je demeure lorsqu'il ne faudrait pas. Quelque soit le choix, je fuis. Ma bouche réclame du tabac. Je n'en ai plus, j'ai trop donné de cigarettes. Je suis cool voyez-vous, je donne mes clopes à qui mieux mieux. Mais seulement aux gens que je connais. Surtout aux garçons. J'ai un coeur mou. Tout mou, il éclate en sanglots pour un rien et fait couler mes yeux. Heureusement, je suis une éponge. J'absorbe mon orgueil blessé et je retombe sur mes pattes. Je tangue, je tangue, je reprends mon équilibre et je cours. Je fuis, toujours. C'est drôle, c'est de l'ordre de l'instinct, de la mécanique incompréhensible des muscles. Je ne cherche pas à éviter la réalité mais plutôt les conflits relationnels. J'ai envie d'un corps pour le toucher et me balader avec. Mais les corps ont souvent une tête, avec tout ce que ça induit souvent : un cerveau, par exemple.




le 13/01/10

Sa nouvelle copine a les cheveux bleus et une bouche très mince. Les miens sont un peu rouge et mes lèvres sont trop pleines. Grossies par les non-dits et des projets. Le bleu ne me conviendrait pas. J'aurais l'air de ce que je ne suis pas. Et surtout, tu ne m'aimerais pas plus. Pourtant qu'importe ton amour, je ne t'aime plus. J'ai tendance à mentir sur une seule chose : ce que j'aime, ou plutôt, ceux que j'ai aimé. June ? Romain ? J'ai beau demander "c'est quoi être amoureux ?", j'ai beau faire comme si ce sentiment était loin, très loin de tout ce que j'ai pu ressentir, j'ai souvent prétendu à l'amour. C'était ridicule, aussi ridicule que mon refus d'aujourd'hui.
Tu vois, je tourne en rond. J'écoute une musique qui parle de métro, du métro de Berlin. J'associe Berlin à l'été, et me voilà au Brésil. Il fait chaud, je nage dans un océan rempli de corps vivants, beaux, bronzés. Des pensées kitsch, une tequila sunrise entre les doigts. De la musique qui donne envie de faire l'amour, jazzy, stéréotypée. Ma soif apaisée.
Le quotidien n'est jamais comme on a pu l'imaginer. J'arrête de me complaire dans le futur, c'est trop souvent décevant ou au mieux, surprenant. Parfois, c'est pire. Je cherche, je cherche trop. J'aimerais agir beaucoup plus au lieu d'écrire dans ma tête. Tous ces textes qui restent au stade de pensées et ces photographies qui demeurent des images mentales sans matérialité me donnent des vertiges. Je fais comme si j'étais créative, comme si j'étais indépendante. Jusqu'où le suis-je vraiment ? La fac dévore pas mal de mon temps. Moi qui croyais que cette première année parisienne ne serait pas pareille que les années de lycée, de collège, d'école. C'est toujours la même paralysie. Ca n'a rien à voir avec le contexte, c'est simplement caractéristique d'I.
Ecrit par ninoutita, le Mardi 12 Janvier 2010, 16:19 dans la rubrique Journal qui se veut intime .