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la peau douce
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©Ninoutita



Il m'a dit "la virilité est brune" mais je démens.
Je démens la poésie de ceux qui ne savent pas quoi faire avant d'aller se coucher, sur quel pied danser, quel poème encenser. Cette fureur à laquelle les autres se mêlent, les yeux qui puent l'amour déchu, les yeux les yeux, ça empeste le coeur désolé.
Il a faim, il se dévore, j'ai beau tenter de l'arrêter, il finit toujours par grignoter son corps. Je parle de mon coeur, pas d'un bel inconnu, pas le bel inconnu connu.
Hier, j'ai vu la pièce Simplement Compliqué, le titre me plaît et nous ressemble, vous ne trouvez pas ? George Wilson était émouvant, j'ai pleuré lors des applaudissement ; est-ce un adieu ?
Je pleure comme tu cries ; sans bruit. Même mon dos qui craque est moins sourd que le son de tes sanglots de mes sanglots. Je m'oublie dans toi, je suis l'usurpatrice que je veux enterrer, je ne sais pas encore quel genre d'assassinat élire.
Un doute m'a engouffré sous son gros manteau d'hiver. Il laisse à peine dépasser ma tête, si bien que je n'y vois guère lorsque j'arpente le macadam. Les passants ne le remarquent pas, cette tare n'est pas visible ni palpable et n'a pas d'odeur. (Dire que l'argent n'a pas d'odeur m'a toujours paru absolument absurde. Bien entendu, l'argent a une odeur, et pas des moindres, plus qu'une odeur, elle laisse un "goût" sur les doigts.)

Mais que disais-je ? Ah oui, cette histoire bizarre de virilité.


Je me souviens d'une époque où on écoutait toutes les trois le premier album de coldplay dans son lit à elle, des soeurs coincées dans la nuit, à trois sur un matelas simple.

Ca n'explique pas la virilité. Mais c'était doux. La peau douce, l'univers sombre autour de nous, quelques coups de vent d'automne qui font bouger les voiles orange de la fenêtre, la peau douce, le drap doux.

Dix ans plus tard, c'est Berlin juste avant le petit matin, la peau douce, il a la peau douce, mes soeurs ne sont pas là. Il n'y a pas de lit, nous sommes à même le sol, il est blond - mais je t'assure qu'il est viril. J'ai dû mal à accepter que les souvenirs finissent par périr. Mais te doutes-tu du pourquoi de ce malaise ?
Simplement parce que je crains d'être un souvenir pour lui, un souvenir qu'il a allègrement digéré, qui est tout flétri dans sa mémoire. Je souhaite bêtement que des réminiscences viennent à son esprit en jouant au billard, en dormant à terre, en voyant des boucles rougies par le henné. Je souhaite ça, et je trouve ça ridicule bien sûr.

J'ai dit détester le romantisme, je déclare que le romantisme est comme un alcool trop bu. La bouteille seule suffit à avoir un haut-le-coeur. Le romantisme, c'est pareil. On en boit avec soif, on en boit à toute allure, on en boit avec allure, (la cigarette entre l'index et le majeur), on en boit on en boit, ça n'en finit pas. Et puis, un soir, le verre de trop, nous avons trop abusé de la pensée mièvre, elle s'est totalement pourrie. Alors on passe le reste de la nuit dans un lit, à attendre que ça passe en vomissant, en inondant de larmes notre visage. Le lendemain, on se sent mieux. Quelque que soit la situation, ça va toujours mieux le lendemain. Comme si finalement demain était une nouvelle vie. Pas une quelconque renaissance, mais la naissance.

Malgré toutes ces phrases, ces allusions à lui, je ne me sens plus tout à fait dépendante. Un peu perdue, bon disons très perdue, mais pas transie. Je n'ai pas envie de lui envoyer des messages tels que "je suis sous la pluie je pense à toi". Ce genre de messages me donnent envie de vomir, suis-je cruelle ? Ce ne sont jamais les bons qui me déclarent leur flamme. Avant j'avais envie de faire croire à un garçon amoureux que c'était possible : ça, c'était extrêmement cruel. Il y a quelques jours je n'ai pas réagi. Je mangeais machinalement mon bout de pain, je lisais de la sociologie et il me disait qu'il avait cru que moi aussi "peut-être enfin tu vois ce que je veux dire."
J'ai tapoté que j'étais désolée. Que je ne voulais rien faire croire à personne étant donné que le garçon auquel je pensais souvent m'avait "fait croire". Ou plutôt, pour être plus exacte, "il prétendait me faire croire". C'est beaucoup plus complexe, et tellement incompréhensible que ce comportement me donne envie de rire. Je ris beaucoup en ce moment, je pleure beaucoup mais les deux s'équilibrent donc je ne suis ni heureuse ni déprimée. Par contre, je suis de bonne humeur. La perspective de la vie me donne envie de sourire. Du coups, on peut dire que je penche plus vers le contentement que vers le spleen. Je suis une enfant.


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Ecrit par ninoutita, le Samedi 24 Octobre 2009, 00:50 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

MangakaDine
MangakaDine
24-10-09 à 02:00

Putain, comme je te comprends.

Ce dernier paragraphe....

 
aphone
aphone
24-10-09 à 22:12

Moi aussi je crois bien que je comprends.

"il est blond - mais je t'assure qu'il est viril"
-- >hihi j'adore !

Simplement Compliqué
--> c'est compliqué de rester simple =)

Je démens la poésie de ceux qui ne savent pas quoi faire avant d'aller se coucher, sur quel pied danser, quel poème encenser.
--> ouiiii !

Je suis contente que tu te sentes bien !

 
LiliLou
LiliLou
25-10-09 à 12:29

Tu me scotches.
Le contentement, plutôt que le spleen.
Les humeurs, ça change si vite.
Putain de mots, ils m'accrochent.

 
ninoutita
ninoutita
30-10-09 à 20:35

Re:

C'est exactement ça, j'ai choisi le contentement que le spleen. Pour cacher le spleen. Merci :)

 
ninoutita
ninoutita
30-10-09 à 20:35

Re:

En fait je ne me sens pas franchement bien, je suis dans un état bizarre, une bonne humeur qui cache quelque chose haha

 
disturb
disturb
06-11-09 à 13:52

Re:

You're pregnant :D

 
disturb
disturb
06-11-09 à 13:51

"Alors on passe le reste de la nuit dans un lit, à attendre que ça passe en vomissant, en inondant de larmes notre visage. Le lendemain, on se sent mieux. Quelque que soit la situation, ça va toujours mieux le lendemain. Comme si finalement demain était une nouvelle vie. Pas une quelconque renaissance, mais la naissance."


+1

:)

à très vite d'un rosé ma douce et tendre coloc (j'aime penser ça !)

PS : au fait ... je viens juste de remarquer ... tu vois ton image sur la droite, où on y voit le métro ... jolie coïncidence quand on s'aperçoit quelle ligne y est représentée :)
et d'ailleurs je vais t'avouer quelque chose que je ne t'ai jamais dit (oui oui lol) ... je n'aime pas les forums ... non c'est pas ça lol ... ce que je voulais te dire c'est que cette fameuse image de métro et celle juste en dessous de toi avec le flacon : j'ai toujours cru qu'elles ne formaient qu'une ... comme quoi, quand on se sent transportée par des textes sur une page, on arrive facilement à imaginer plein de choses sur cette même page :)

PS2 : mon PS est plus long que mon commentaire ... j'ai honte !

 
disturb
disturb
12-11-09 à 15:50

Re:

Au fait, je viens de réaliser ... dans mes marques pages de firefox, ton blog est toujours sous l'intitulé "where is my mind" ... wah ... c'est lointain :)