Des loups des loups
©Ninoutita
Je ne trouve rien à redire. Tu as placé tes mots exactement comme il aurait fallu le faire, si le temps avait été clément avec nous autres les faux nonchalants, pas un sursaut dans ta bouche, pas un tressaillement de la part de tes frêles épaules, rien qu'un regard vide de sens, puis-je le revoir, inlassablement, ce regard sans endroit ni envers, rien qu'une infinité de direction.
Il avait de ses cheveux, de ceux qui vont avec de longs cils éden, il les a coupé, tranché l'une après l'autre les longues mèches de sa tête, on n'a jamais retrouvé les corps noirs.
J'ai beau chercher, scruter chaque recoin, je ne comprends pas l'existence de tous mes cauchemars. La peur de partir, sûrement. Mais toujours l'inintelligibilité de ces images venues de nulle part, mais je me trompe, elles viennent vraies, je goûte au mensonge sauce réalité.
Criant au loup, nous oubliant que nous-mêmes, nous sommes loups. Prédateurs d'autres prédateurs, prédateur de nous-même, je me mange et il montre ses dents. Il y a un tableau de Rebeyrolle, Anthropophagie en couple, il me donne terriblement envie de rire et pourtant, le sujet est grave. Mais leurs gros yeux sont une parfaite imitation de l'expression "avoir les yeux plus gros que le ventre". Beaucoup d'expressions résonnent mal et ce tableau donne de l'appétit.
Du saucisson, des olives aux anchois, des pistaches sont posés sur la table, nature morte appétissante. En Italie, on aurait ajouté des tomates séchées. La bouteille de vin a supplanté la politique. J'aime assez, c'est plus romantique.
Révélation de ce qu'est la beauté. Alors maintenant je sais, il faut qu'il ait les sourcils froncés, la lèvre supérieure plus épaisse que l'autre et l'air un peu pincé de ceux qui ne sont pas sérieux pour de vrai.
Ecrit par ninoutita, le Samedi 21 Mars 2009, 14:56 dans la rubrique Journal qui se veut intime .