©Ninoutita


Comment oses-tu me parler de cordes, toi qui n'a pas connu le corps de ceux qui les font vibrer ?

Il n'y a vraiment que le froid pour me tenir éveillée, avant c'était l'attente, maintenant le froid, y-a-t-il une logique dans tout cela ?
Chaque dimanche, j'ai le bourdon. Et cela depuis que j'ai conscience du temps qui file.


Vendredi soir. Seule dans ma cuisine, Serge Gainsbourg et mélodie reggae, il me raconte la sensualité et je fume en crachant d'immenses volutes voluptueuses. Elle est belle la neige sur fond de nuit d'encre, il est bon ce chocolat aux amandes, elles ne sont pas belles tes histoire d'a.
J'oublie. Enfin, j'essaie. Mais après Two lovers aujourd'hui et l'histoire de sa fiancée qui a fui et qu'il n'a jamais retrouvé, ç'a été comme une fausse réminiscence.
"Ah tiens oui, je connais quelqu'un à qui il est arrivé la même chose"
"Ah tiens oui, ce quelqu'un c'est moi"
J'ai voulu jouer à la double personnalité ( non, je ne suis pas le docteur Jekyll) mais apparemment ça ne fonctionne pas comme je le voudrais.
La neige me donne envie de réciter des mots à voix très haute et de fermer fort les yeux en attendant que les flocons cessent de tomber.
C'est triste tout ce suicide de glaces.


J'ai trouvé des photographies de Kiss, il était décidément solaire et il ne me donne plus de nouvelles depuis plusieurs mois maintenant. C'est bon de le savoir encore en vie, pas comme l'autre.

En fait, je m'en contrefiche d'être sans amoureux, le seul problème c'est que j'aimerais savoir ce qu'est devenu celui que j'ai perdu il y a deux ans et demi.
Je suis obstinée et obsessionnelle, mais les circonstances me pardonnent.
Cette dernière phrase résonne comme de l'auto-persuasion.
Sale menteuse.