Cette guitare, sa guitare
--> Lui
Comme un démon du passé, elle est là, derrière ces deux posters roulés. Je la prends, délicatement, par son manche. J'écorche avec soin chacune de ses cordes. Je caresse le bois lisse et roux. Et comme toujours, comme une thérapie, mes souvenirs prennent le dessus.
Il est là, baignant dans la lumière blonde du soleil couchant, devant moi. Il tient sa guitare, il parle à sa guitare comme un homme parle à une femme. Il est transi d'amour pour elle. Dire qu'avant j'étais jalouse de cet objet. Cet objet ayant un âme. J'étais jalouse du regard qu'il portait à cette femme de bois. Il ne me regardait pas ainsi. Pourtant, comme une douce promesse d'enfance, on s'était dit qu'on se fiancerait.
A dix ans, j'avais décidée d'apprendre à jouer de la guitare. Et c'est pendant les vacances de la Toussaint qu'il m'a appris les notes. Puis, j'ai eu un vrai professeur, surment moins bon que lui, surment moins amoureux de sa guitare que lui, mais aussi passioné que lui. Il m'a appris beaucoup de choses, et en une année, j'étais devenue sa meilleure élève. Peut-être grace à la flamme du désir d'apprendre. Le désir de jouer aussi bien que lui. Mais un an après, un an après ces vacances de la Toussaint, il est parti. Il a disparu. Son âme s'en est allé voir d'autres horizons.
Me laissant seule. Malheureuse.
Mais la chose qu'il m'a léguait est son coeur. Sa guitare, celle qui le faisait vivre. Je n'ai jamais osé vraiment la toucher. Je l'ai éffleurée. Pendant toutes ces années elle est restée derrière ces deux posters roulés. J'avais arrêté la guitare à sa mort, malgré les soupirs de mon professeur qui pensait que j'avais du talent.
Mais il y a quelques mois, j'ai poussé ces deux posters, et j'ai cherché la guitare. Une vague de passé est venue me noyer. J'ai senti la guitare, en imaginant que c'était son odeur. Mais rien. Rien à part cette odeur de mirabelle, seche, impersonelle. Plus d'odeur. Son odeur. Plus de traces de ses doigts fins et agiles.
Il a bien disparu.
J'ai réappris quelques morceaux, sans plus. L'an prochain, je m'y remets vraiment, avec le même professeur.
Je m'étais promis qu'un jour, je jouerais aussi bien que lui. J'ai déjà la passion, il ne me manque plus que la technique.
Il est là, baignant dans la lumière blonde du soleil couchant, devant moi. Il tient sa guitare, il parle à sa guitare comme un homme parle à une femme. Il est transi d'amour pour elle. Dire qu'avant j'étais jalouse de cet objet. Cet objet ayant un âme. J'étais jalouse du regard qu'il portait à cette femme de bois. Il ne me regardait pas ainsi. Pourtant, comme une douce promesse d'enfance, on s'était dit qu'on se fiancerait.
A dix ans, j'avais décidée d'apprendre à jouer de la guitare. Et c'est pendant les vacances de la Toussaint qu'il m'a appris les notes. Puis, j'ai eu un vrai professeur, surment moins bon que lui, surment moins amoureux de sa guitare que lui, mais aussi passioné que lui. Il m'a appris beaucoup de choses, et en une année, j'étais devenue sa meilleure élève. Peut-être grace à la flamme du désir d'apprendre. Le désir de jouer aussi bien que lui. Mais un an après, un an après ces vacances de la Toussaint, il est parti. Il a disparu. Son âme s'en est allé voir d'autres horizons.
Me laissant seule. Malheureuse.
Mais la chose qu'il m'a léguait est son coeur. Sa guitare, celle qui le faisait vivre. Je n'ai jamais osé vraiment la toucher. Je l'ai éffleurée. Pendant toutes ces années elle est restée derrière ces deux posters roulés. J'avais arrêté la guitare à sa mort, malgré les soupirs de mon professeur qui pensait que j'avais du talent.
Mais il y a quelques mois, j'ai poussé ces deux posters, et j'ai cherché la guitare. Une vague de passé est venue me noyer. J'ai senti la guitare, en imaginant que c'était son odeur. Mais rien. Rien à part cette odeur de mirabelle, seche, impersonelle. Plus d'odeur. Son odeur. Plus de traces de ses doigts fins et agiles.
Il a bien disparu.
J'ai réappris quelques morceaux, sans plus. L'an prochain, je m'y remets vraiment, avec le même professeur.
Je m'étais promis qu'un jour, je jouerais aussi bien que lui. J'ai déjà la passion, il ne me manque plus que la technique.
Ecrit par ninoutita, le Jeudi 14 Juillet 2005, 12:40 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
C'est ce que je compte faire. Mais pour le moment je n'arrive pas encore à vraiment jouer dessus comme avec une autre.
C'est comme si elle résistait, comme si elle ne voulait que lui.
J'm'imagine trop de choses...
:(
C'est comme si elle résistait, comme si elle ne voulait que lui.
J'm'imagine trop de choses...
:(
-chamalow-
D'autant plus que j'ai dû faire face à la mort il y a eu de temps, et que c'est encore un sujet fragile...
Ce serait un bel hommage de reprendre la guitare, de trouver cette force pour lui.
Biz'