wake up
©Ninoutita
La pluie frappe la toile de mon parapluie. Il fait froid sous le ciel gris. Mes pieds glissent sur les feuilles mortes, je vois Jane Birkin demain et ne peux m'empêcher de chanter ses classiques, la gadoue devant chez moi s'y prêtant particulièrement.
Je suis casanière, plus que de raison, mes intentions de sortie tombent toutes à l'eau (c'est le cas de le dire avec toute cette pluie). Je dors trop et je reste dans un état de fatigue et de malaise déstabilisant. Des pertes de sensations me paralysent, je n'ai envie de rien, ou seulement de lire un e-mail de Kiss. E-mail qui ne vient pas, qui ne viendra plus, ou sans doute jamais (c'est la même chose), je reste hébétée devant l'absence de ses nouvelles. Mais j'évite d'y penser parce qu'il n'a rien été en terme de durée, un brin de quelque chose à peine remarqué par le temps, une goutte dans un océan.
Il est toujours cocasse de remarquer que peu importe les secondes, les minutes ou les heures, il ne reste jamais que l'intensité.
Alors j'imagine que c'est toi qui chante, et tout est plus sensuel du soleil qui s'éteint au parquet froid sous mes pieds nus. Il y aura toujours de la beauté triste dans tout ce que je vois, c'est un état adolescent qui risque de me coller à la peau.
A force de parler de verticalité, d'orthogonalité, de diagonales strictes je deviens graphique. Je me préfère sans doute plus courbe mais après tout ces considérations sont trop abstraites et tellement stéréotypées, la courbe pour le bonheur, l'imaginaire et la verticalité qui résonne sévèrement. C'est trop conformiste. Ennuyeusement conformiste.
Reste la ligne d'horizon, elle semble être le seul élément qui résistera à la chute du monde. Elle n'a besoin de personne pour tenir, ou peut-être parfois de l'aide de nos yeux. Cesse-t-elle de vivre lorsque nous les clignons ?
Ecrit par ninoutita, le Mardi 21 Octobre 2008, 22:41 dans la rubrique Journal qui se veut intime .