©Ninoutita


Je vous laissais sur une note de joie, je reviens à peu près pareille, peut-être un peu moins pimpante, moins sûre de moi, plus attachée à Kiss qu'hier. Demain débute la dernière année de lycée alors que je viens à peine de quitter Paris et de ce fait, ma meilleure amie.
C'est assez drôle comme plus je vais dans la capitale et plus mon avis sur cette dernière se métamorphose. D'abord complètement séduite, je commence à entrevoir ses nombreux défauts, son individualisme pas assez latent. Seule dans le métro avant d'aller voir l'exposition d'art contemporain chinois, la foule a une ressemblance désagréable avec une fourmilière, une fourmilière sans solidarité ou entraide, chacun va vite, les yeux droits devant ou rivés au sol mais surtout pas vers les autres. J'ai sûrement l'air bête, l'air d'une provinciale à regarder les autres, les beaux visages et les drôles de styles, toute cette humanité pressée, compressée dans la lumière blafarde de la ligne quatre.

Enfin, malgré ces sentiments simultanés de solitude et d'oppression, j'aime me balader dans les rues plus ou moins bondées, m'assoir sur la place de l'hôtel de ville au soleil et fumer une benson and hedges gold (n'est-ce pas disturb), boire un frappucino en grignotant un muffin (dieu soit loué, il n'y a pas de starbucks café à Strasbourg sinon je crois bien que tout mon budget y passerait ainsi que ma taille à peu près fine), j'aime me tapper des barres avec toi darling, faire des concours de vulgarité, manger japonais et partager un dessert avec Disturb, voir des expositions de photographie (une énorme préférence pour Avedon par rapport à Leibowitz, c'est tellement fort et ça me donne les mêmes frissons que lorsque j'avais dix ans à New York), cuisiner en disant des conneries toujours avec la même darling...

Je ne suis pas trop éplorée (haha, le grand mot!) de devoir quitter les vacances... Malgré un début assez difficile mais qui m'a permis de faire un énorme tri dans mon esprit et de changer la manière dont je me vois, la suite a été merveilleuse, en commençant par la rencontre d'un garçon aussi lumineux, enthousiaste et vivant que Kiss, l'apprentissage plus à fond de l'italien, les ballades dans Florence à photographier, les quelques jours chez M, ses yeux, nos mojitos, notre malaise coordonné et tellement comique, les tournois de Mario kart, puis c'est darling qui arrive à Strasbourg, MGMT à fond dans la cuisine, nos longues conversations, nos délires avant de sombrer dans un sommeil profond, la journée à Bâle et le musée Tinguely et enfin Paris chez elle.
Bel été, je regrette peut-être de ne pas avoir pu un peu plus bronzer. Il fallait bien finir cet article sur une note superficielle, ç'aurait été trop propre sinon.