La cendre rougissante ou l'absurdité renaissante.
©Ninoutita
Je les imagine ricocher mais elles ne viennent pas, leur décision est implacable : elles ne couleront pas.
Jamais je te dis, jamais tu n'auras mon coeur dans un état satisfaisant, il est trop lourd. Il est lourd et me cloue au sol. Je me souviens des sourires de mon prof de photographie devant mon incapacité à expliquer ce que je ressentais devant cet église dépourvue de décoration. Elle s'érigeait simplement au bout d'une place qui en enfermait une autre parsemée d'arbres. Il disait bonjour à chaque italien qu'il croisait, Florence est sa maison. Je croyais que Strasbourg était la mienne, je me suis sans doute trompée, je ne suis chez moi que dans ma cuisine lorsque ma soeur fait piquer mes yeux avec sa gauloise ultra légère.
Les Lucky Strike n'ont pas le même goût qu'avec Kiss. Je peine à tirer sur chacune d'entre elle, au bord de l'écoeurement je l'écrase à la moitié et j'en rallume une autre, bêtement, un peu désespérée de ne pas recevoir un nouvel email. En fait, c'est plus qu'un message électronique, c'est une réponse.
Je pense qu'à cinquante ans il ressemblera à Jacques Gamblin. Moi je serai peut-être sur un minuscule lac d'Irlande, à aimer un marin naufragé.
Je ne voulais pas écrire ce soir, en tout cas pas ici, c'est trop le bordel dans ma tête et je me sens trop découragée pour poser des mots un tant soit peu intelligents.
Mais en fait je sais, je réalise qu'ici c'est chez moi, plus que n'importe où ailleurs. J'en fais ce que je veux : je pourrai tout effacer ou mettre une photographie d'un hippocampe en jean's que ça ne changerait rien, ça resterait mon endroit.
Je rêve d'un Paris avec des rencontres.
Et comme lorsque je suis en émoi passager, j'écoute de la New Wave mi-triste mi-kitch. Ce soir, je l'ai choisie suite à Valse avec Bachir, c'est OMD. J'aimerai bien ne pas comprendre un mot d'anglais pour m'imaginer que cette chanson parle d'amour. Pas du tout, pas du tout, c'est juste dramatique.
Une chanson de Damien Rice a foncé dans mes oreilles sans crier gare. Depuis lorsque je pense à Kiss, je suis plus mélancolique que nostalgique parce que "Still a little bit of your taste in my mouth". C'est mielleux et mièvre à en crever mais ça produit chez moi le même effet qu'une Lucky Strike. J'interromps la chanson et je recommence. Inlassablement.
Sinon, l'envie de prendre des photographies en argentique me démange. Le coeur tout replié sur lui-même, je prends deux, trois photos de mon chien qu'on va bientôt piquer. Je voudrais ne jamais m'attacher à ces petites bêtes. C'est trop douloureux quand elles s'en vont. Enfin c'est comme tout quand ça s'arrête, on en regretterait presque d'être vivant et de ressentir. Je voudrais bien croire en le petit Jésus etc, peut-être qu'il accomplirait un miracle de guérison.
Il était 22h22 et j'aurais beaucoup aimé que quelqu'un pense à moi à l'instant même où je pensais à quelqu'un en regardant ma montre. Cependant, les gens trouvent ce genre de superstition qui n'en est pas une assez stupide. On ne rêve plus beaucoup en France. Je suis entrain de faire la blasée par son pays après en avoir épousé un autre durant deux semaines.
La blasée boit trop de café depuis son retour et fume sans dépendance, mais quand même. Si cela ne coûtait rien, elle allumerait simplement des dizaines de cigarettes les unes après les autres pour voir comme la cendre rougissante est adorable et romantique avant minuit. Après minuit, elle se trouble et les mains qui la tiennent tremblotent. Ce comportement est inexplicable parce qu'il est mien, si c'était celui de ma voisine je vous expliquerai en deux temps trois mouvements comment cette petite tristesse est arrivée.
Est-ce que le ciel noir est moite ce soir ? Mon vélux ne s'ouvre plus, je suis interdite d'essayer de passer la main à l'extérieur sous peine de la voir se détacher de mon avant-bras.
Et comme une chose en amène une autre, je resterai ma vie durant manchote. Mais sûrement que mon marin naufragé irlandais s'en contrefoutrait.
Ecrit par ninoutita, le Mardi 5 Août 2008, 00:58 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
Il ne fait pas encore naitre en moi des papillons dans le ventre et j'espère sincèrement qu'il ne le fera jamais à moins qu'il vienne habiter dans ma ville et qu'il me déclare sa femme d'ici peu. Pour l'instant, je me dis que si pas de nouvelles, je tente une dernière fois et si toujours pas, j'oublie. Mais comme le dit notre Jacques Brel chéri "on oublie rien on s'habitue".
Je vais de ce pas prendre ton numéro de bigo :) Et je te rappellerai quand je viens !
Je vais de ce pas prendre ton numéro de bigo :) Et je te rappellerai quand je viens !
disturb
Je t'ai laissé mon "numéro" sur mon blog, et c'est super si on peut se voir ... faudra juste me le rappeler une semaine à l'avance car mon cerveau a décidé d'être en mode off alors qu'il n'est officiellement toujours pas déclaré "en vacance" ... le saligot !
Bisous toi !