Chanteur pour femmes finissantes
"On n'oublie rien de rien
On n'oublie rien du tout
On n'oublie rien de rien
On s'habitue c'est tout
Ni ces jamais ni ces toujours
Ni ces je t'aime ni ces amours
Que l'on poursuit à travers cœurs
De gris en gris de pleurs en pleurs
Ni ces bras blancs d'une seule nuit
Collier de femme pour notre ennui
Que l'on dénoue au petit jour
Par des promesses de retour"
Vous aimez attendre vous, attendre rien que des mots, une lettre, un signe ? Je sais attendre mais ça ne veut pas dire que j'aime ce statut languissant. Et quand le temps s'étale paresseusement sous mes yeux plein d'espoir, je ne peux que trouver un sourire pour lui conseiller de se dépêcher. Car il ne faut pas le brusquer le temps sinon il risque de courir dans les meilleurs moments. Il est comme ça le temps, avec ses sautes d'humeur des plus imperceptibles aux plus mouvementées, regarde : hier c'était l'été, aujourd'hui il ressemble à l'automne et les minutes semblent collées les unes aux autres.
Je me croyais contente d'être rentrée ici mais Florence me manque, le soleil me manque, l'italien me manque, les cours de photo, la bouche de Kiss et les bons cafés glacés à onze heures du matin. Ici le café est chaud mais le soleil ne l'est pas.
J'ai mis toutes mes robes à laver et j'ai enfilé un pantalon de lin rouge, ça sent trop le retour de vacances. En rangeant ma valise, j'ai écouté une émission sur Jacques Brel sur france inter. Elle racontait qu'il connaissait toutes les habitudes des personnages de ses chansons, ce qu'ils aimaient manger, leurs peurs, enfin tout ce qui fait que Jef ou Madeleine paraissent réels. La radio a passé Au suivant chantée par M, ca m'a donnée follement envie d'écouter l'originale. Cette chanson me donne des frissons, je ne sais pas exactement de quoi parle Brel dans ces paroles, de l'armée ? Mais ce savon et ce rouge au front me font penser aux camps d'extermination.
J'ai l'impression que les étés strasbourgeois sont de plus en plus maussades avec un ciel grisâtre et un vent chargé de fines gouttelettes de pluie.
Heureusement que les livres sont là, ils me détournent de la morose météo, en ce moment je lis L'Américain d'Henry James après avoir lu deux Blaise Cendrars et le premier de la trilogie Millénium écrit par un suédois. J'ai également pris le temps de m'intéresser à Françoise Sagan. Bonjour tristesse nous plonge dans une ambiance enfumée et alcoolisée, j'aime les toutes premières lignes, les deux premières tournures syntaxiques sont originales. Cependant, je trouve que ce n'est vraiment pas de la grande littérature et j'ai trop senti que ce roman avait été écrit par la main d'une adolescente qui fantasmait sans doute à une relation très particulière avec son père et un avenir libertin. Même si je me figure que ce livre ait pu choquer à l'époque, aujourd'hui je trouve qu'il sonne creux.
Je deviens de plus en plus difficile dans mes lectures, mon jugement change. J'aime.
Ecrit par ninoutita, le Samedi 2 Août 2008, 14:38 dans la rubrique Journal qui se veut intime .
Commentaires :
Re:
Je n'ai rien contre le personnage de Sagan, je suis pas du genre à juger quelqu'un que je ne connais qu'à travers un mauvais film, un roman et des "on dit que ".
Je n'aime juste pas sa littérature et du coups peut-être aussi sa manière d'envisager le monde.
Peut-être parce qu'une vie de débauche ça me plairait quelques mois et ensuite, le dégout.
Quant à Brel... d'autres savent en parler beaucoup mieux que moi, il me fascine énormément.
Merci pour ton passage par ici.
Je n'aime juste pas sa littérature et du coups peut-être aussi sa manière d'envisager le monde.
Peut-être parce qu'une vie de débauche ça me plairait quelques mois et ensuite, le dégout.
Quant à Brel... d'autres savent en parler beaucoup mieux que moi, il me fascine énormément.
Merci pour ton passage par ici.
stupidchick
Jacques Brel est un génie de la scène. (les génies sont immortels, on peut en parler au présent.)
Et Françoise Sagan elle était sympatoche. la preuve ma mère la déteste.
bisous et respect, miss. merci pour cette chanson.