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Les pieds dans les nuages et la tête sur terre.
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©Ninoutita


A l'heure où le dernier Coldplay est sorti, décevant, j'écoute Parachutes et ça me rappelle mes deux soeurs et moi allongées dans un lit simple une nuit d'été, mon père un peu ivre qui conduit la voiture les fenêtres grandes ouvertes et une température extérieure de moins de zéro degré, la vitesse, toujours plus et puis Trouble qui me trouble oui, qui m'assassine et j'ai souvenance d'une paire de grandes mains fines, torturées, le piano imaginaire, Romain.
Juillet approche, dans moins d'un mois cela fera deux ans.
Même si je goute souvent à la liberté, je reste enchaînée à mon merveilleux souvenir. Il n'est pas rare que je me repasse devant les yeux le film de notre amour, j'aimerai donner un nom à cette semaine : la Blanche d'Aragon deviendrait Romain, l'oubli ne serait remplacé par rien, alors ce titre deviendrait Romain ou l'oubli. Ca sonne faux mais j'adore cette affirmation pathétique puisqu'elle sied bien à ton côté poète romantique échevelé et magnifique, les pieds dans les nuages et la tête sur terre, ou bien le contraire : j'ai oublié.
Plus aucun garçon ne te ressemble et même si j'ai peur d'avoir idéalisé les moments passés en ta compagnie, je reste convaincue qu'ils avaient une saveur réellement délicieuse, à la frontière entre magie noire et folie furieuse. Au final, cela en devient déroutant.

Chaque café bu en lisant une page de L'Homme Foudroyé envoie valser la réalité, les yeux restent collés aux mots et la dernière goutte du liquide noir m'arrache d'un univers de gitans, de dents de louve, de Volga, de Marseille, d'absinthe, de Le Rouge, d'une femme défigurée, d'amour en noir, d'un Bébé déjà grand, d'une rhapsodie. Et cet éclectisme est envoûtant, où en sont les heures ? Je perds le repère du temps et il n'y a que toi pour faire sonner mon téléphone, un appel en absence, puis deux et bientôt cinq.
Tu aurais voulu me laisser un message vocal sur ma messagerie mais préfères rester silencieux, alors avec une sorte de tension dans les doigts, tu jettes ton téléphone entre des coussins : plus tard, tu croiras l'avoir perdu.
Je ne t'aiderai même pas pour le retrouver puisque je ne te rappellerai pas.
Pourtant ç'aurait pu donner une jolie histoire, toi le violon sûr, moi le piano hésitant et novice, ç'aurait même pu être beau.
Bien sûr que je suis nulle et conne et absurde dans mes raisonnements, prend seulement l'exemple de June : j'aurais sincèrement pu tenter un petit rien, essayer pour voir, comme ça, presque par inadvertance, me glisser dans la peau d'une vraie ambitieuse. Mais non. Je pensais mes yeux assez bavards, malheureusement ils ne semblent pas pouvoir parler à ma place.
Je croyais tellement de chose, ou j'ai cru, quelle importance, je suis toujours aussi seule et hantée par le même.
June n'a même pas réussi à lui donner un statut différent. Il n'a réussi qu'à me faire perdre quelques kilos. Non, je n'ai pas vécu d'amour et d'eau fraîche pendant un mois, seulement d'illusions et de pêches. C'était peut-être plus consistant pour l'estomac -ahaha.


Demain ce sera la dernière fois que je le vois toute seule. Il y aura encore des concerts, peut-être les eurockéennes mais tout ces évènements ne compteront pas.
Finalement j'accepte assez bien la défaite. Cependant, peut-on évoquer la défaite lorsqu'il n'y a pas eu de jeu ? D'essai ?
L'orgueil, hein, ça doit être ça, je dois être orgueilleuse, trop pour perdre. Pourtant il ne me semble pas. Ce n'est pas non plus de la timidité, ni de la gêne. Cherche, cherche, tu ne trouveras jamais.


J'ai la sensation d'être face au vide. Une sorte de précipice, pas vraiment dangereux mais trèèèès emmerdant, le genre de précipice sans fin mais dont les rebords sont assez tendres et doux et pas désagréables pour le coups, seulement je tombe toujours, je m'ennuie alors je crie Vite un peu d'air frais ! Un jardin ensoleillé !
Ma chute stoppe lorsque je pense à Julien ou à ma soeur, dès lors je me sens rassurée.

J'ai croisé son regard à travers un écran, une photographie, elle évitait le mien. Je repense à la gare, à son corps fin recroquevillé sur lui-même, la tête sur les genoux, son profil grave et les yeux brillants, j'ai eu tort. Et maintenant, plus que des frissons,
comme un baiser dans le cou.




Ecrit par ninoutita, le Dimanche 22 Juin 2008, 22:54 dans la rubrique Journal qui se veut intime .

Commentaires :

Jésus
23-06-08 à 00:07

Plus rien n'a d'importance aujourd'hui, il y a seulement le souvenir de tes grands yeux qui instaurent le silence, et ce bisous dans le coup que j'ai fait très rapidement entre deux concerts, très rapidement, trop rapidement, tu repensses a lui, moi a elle, pour J. c'était idiot, un peu de jalousie aussi, que je ne comprends pas, sa n'a rien a foutre la bordel, la jalousie, ton parfum dans la boite aux lettres en fin de semaine me manque, il a tout prit, et j'ai eu tort bien plus que toi, plus je grandis, plus une naiveté enfantine survient.
J'arrete d'écrire des conneries, et je vais dormir.

 
disturb
25-06-08 à 23:19

Ca fait vraiment longtemps que je n'ai pas pris le temps de passer par là, et bien évidemment, ça a évolué énormément.

En tous cas, du peu que je suis parvenue à suivre en suivant tes derniers articles, j'espère que ton oral s'est bien passé (si tant est que ce soit bien aujourd'hui que tu l'ais passé).

A très bientôt mademoiselle

 
ninoutita
ninoutita
28-06-08 à 22:28

Re:

Oui mon oral s'est bien passé...

Disturb, distuuurb, où puis-je te lire ?
Te rencontrer ici me donne toujours le sourire.