ça cogne
© Ninoutita
Demain, première épreuve du bac.
A propos de June : je relativise. Je dis tant pis, mon mot d'ordre ne se renouvelle pas : on verra bien. Toujours j'aviserai, qu'importe la situation, le désastre est le même. Oui maman, je me malmène indéfiniment. Tu ne le vois pas, c'est tant mieux.
Je brûle quelque temps puis j'atterris. J'éteins le feu laborieusement, si mal qu'il ne meurt jamais tout à fait. Mon conscient se calcine en vain, l'autre là, l'inconscient, crie.
Même muet, il hurle. Je l'entends quelque fois, comme un écho lointain mais omniprésent, le sifflement d'un train qui fatigue mon ouïe, qui la désespérerait presque.
J'écoute de la new wave entêtante, le battement mécanique d'une boîte à rythme essoufflée, les vibrations d'un synthé angoissé, ces sons me correspondent bien ce soir. Et les autres soirs jusqu'à ce que le bac soit fini, jusqu'à ce que nos deux rendez-vous soient passés, jusqu'à ce que les eurockéennes reviennent, mais si ça se trouve il sera à nouveau présent.
Mais en fait, quand avec C. nous parlons des différentes relations que nous entretenons avec les autres, l'oublie me lave le cerveau, je goûte à une sensation de vide agréable. Les autres apparaissent différemment, June aussi, c'est mieux. Rien ne gâte cet éloignement à part peut-être un petit pincement au coeur. Mais qu'est-ce que ce pincement comparé à la déception ? Un simple fragment de désolation, une petite tristesse passagère. Rien de plus ? Non, rien de plus.
"Aviser", ce verbe ne semble pouvoir se conjuguer qu'au futur et au passé. Je ne le connais pas au présent, il faudrait pourtant.
Alors je vise à aviser maintenant, libre cours à la guérison, la souffrance ne doit pas intervenir durant cette période d'examens. Je ne dois plus m'emmurer dans des interprétations qui courent à la perte de mon sommeil, de mon calme, de ma concentration.
S'il vous plait, arrêtez de me rappeler que tout est possible car dans cette histoire, ce n'est pas le cas. Cette histoire n'existera pas, elle n'a pas de raison de continuer, il faut qu'elle cesse.
Oui, je n'ai rien tenté ; mais j'ai déjà empêché des amis de foncer dans le mur.
C'est à mon tour d'agir pour ne pas me crasher. Je crois que je n'ai besoin de personne dans cette tentative de rattrapage, je me suis comportée ainsi à l'époque de Romain, mes amis m'accompagnaient inconsciemment mais au fond j'étais un peu seule. Je ne sais pas si je rejetais l'aide des autres ou s'ils ne se sont pas rendus compte que j'étais entrain de lutter contre la sournoiserie de mon amour pour un fantôme.
Dis comme ça, j'ai l'air de vouloir agir avec splendeur par fausse modestie ou humilité (quelle différence ?). Si c'est le cas, alors je n'ai rien compris.
J'espère que mon état d'esprit actuel ne va pas rechuter. Vraiment, j'en ai assez des violents battements d'ailes des papillons qui cognent mon ventre. Ils sont infatigables.
Ecrit par ninoutita, le Samedi 14 Juin 2008, 22:49 dans la rubrique Journal qui se veut intime .